Alors que les Nigérians sont appelés ce jeudi 1er août à manifester contre la cherté de la vie et la mauvaise gouvernance, une organisation a exhorté les parties à assurer la sécurité des journalistes.
Dans un communiqué publié par Esther Adeniyi, chargée de programme pour MRA (Media Rights Agenda), l’organisation a appelé le gouvernement nigérian et les agences de sécurité à protéger les journalistes qui couvrent les manifestations.
MRA a souligné qu’alors que les citoyens exercent leur droit démocratique de protester contre les politiques et les actions impopulaires du gouvernement, il est impératif que les journalistes soient en mesure de rendre compte des événements sans crainte de harcèlement, d’obstruction ou de violence à leur encontre.
L’organisation a demandé au gouvernement et aux agences de sécurité d’adopter et de mettre en œuvre des mesures spécifiques pour protéger les journalistes pendant les manifestations, notamment en assurant leur sécurité, en respectant leur droit de recueillir des informations et en empêchant toute forme d’intimidation ou de violence à leur encontre.
Selon elle, cet appel est devenu nécessaire à la lumière d’événements récents au cours desquels des journalistes ont été victimes de harcèlement, d’obstruction et de violence dans l’exercice de leurs fonctions, les autorités compétentes n’ayant pris aucune mesure pour assurer leur sécurité, y compris pendant les moments critiques des manifestations publiques.
Citant le principe 20 de la Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, adoptée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples en novembre 2019, qui, selon elle, a reçu le sceau judiciaire au Nigeria par une Haute Cour fédérale à Abuja, la chargée de programme pour MRA a déclaré que le gouvernement a l’obligation de prendre des mesures pour prévenir les attaques contre les journalistes et autres professionnels des médias, ainsi que de prendre des mesures juridiques et autres efficaces pour enquêter, poursuivre et punir les auteurs de ces attaques.
Expliquant l’étendue des obligations du gouvernement, Mme Adeniyi a insisté sur le fait que les journalistes doivent pouvoir accéder sans entrave aux manifestations et autres rassemblements publics en général, et que toute entrave à leur capacité de rendre compte constitue une violation directe de la liberté de la presse qui porte également atteinte au droit du public d’être informé.
Elle a déclaré : « Le droit des journalistes à couvrir les manifestations est fondamental pour le bon fonctionnement de la démocratie. Alors que le Nigeria se prépare à d’importantes manifestations dans les jours à venir, il est essentiel que les journalistes puissent exercer leurs fonctions en toute sécurité et sans interférence. Nous appelons le gouvernement et les agences de sécurité à prendre des mesures immédiates et proactives pour protéger les journalistes et défendre les principes de la liberté de la presse. »
« En particulier, le gouvernement et les agences de sécurité devraient respecter le rôle des médias et permettre aux journalistes d’informer librement et sans entrave ; prendre des mesures proactives pour assurer la sécurité des journalistes qui couvrent les manifestations, notamment en les protégeant contre les dommages physiques, le harcèlement et les arrestations ou détentions injustes, ainsi qu’en enquêtant rapidement et en traduisant en justice toute personne qui menace, attaque ou nuit à un journaliste », a-t-elle rappelé.
Mme Adeniyi a également appelé le public, y compris les manifestants, à reconnaître le rôle important que jouent les journalistes dans une démocratie et, par conséquent, à les soutenir et à les protéger lorsqu’ils rendent compte d’événements critiques affectant la nation.
Elle a exhorté les journalistes à mettre en place des plans de sécurité personnelle lorsqu’ils couvrent les manifestations, compte tenu des cas documentés de harcèlement, d’intimidation et de violence à l’encontre des professionnels des médias lors des précédentes manifestations.
Mme Adeniyi a également conseillé aux journalistes de signaler tout incident d’attaque ou de harcèlement qu’ils rencontreraient lors de la couverture des manifestations par l’intermédiaire de la ligne directe de Media Rights Agenda.
GIK/lb/ac/APA