L’institution monétaire dispose de deux agences dans le pays.
Pour sa première visite au Mali depuis sa nomination en juillet 2022, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Jean-Claude Kassi Brou n’a pas manqué d’arguments pour réaffirmer l’appartenance du pays à cette institution. Une démarche qui survient malgré la tension qui oppose les autorités de la transition à la Cédéao et à l’Uemoa.
En marge de l’audience accordée par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, vendredi dernier, M. Brou a annoncé l’inauguration en 2024 à Kayes de la troisième agence auxiliaire de la Bceao. Il a déclaré que cette infrastructure vise à « renforcer le maillage des agences de la Bceao dans tout le pays ». Cette institution financière dispose déjà de deux agences au Mali qui sont à Bamako et à Mopti. Il a également rappelé que le Mali « est un partenaire bien sûr important au niveau de la banque centrale et c’est un partenariat qui se porte bien ».
Malgré le fait d’être dirigés par des transitions militaires, le Mali et le Burkina Faso jouent un rôle crucial dans les revenus en devises de l’Uemoa, notamment en raison de leurs importantes ressources cotonnières et aurifères permettant à celle-ci de générer des revenus en devises pour la sous-région. D’autant qu’en 2024, la Bceao prévoit une amélioration de ses réserves de change un stock devant atteindre 5,5 mois d’importations en 2024. L’importance de la contribution du Mali et du Burkina Faso dans l’atteinte de cet objectif n’est pas à négliger.
Pour autant, cette annonce du gouverneur de la Bceao va sûrement étonner plus d’un dans la mesure où les deux pays en plus du Niger viennent de former un nouveau regroupement dénommé Alliance des Etats du Sahel (AES). Au cours d’une récente réunion des ministres des finances des trois pays, tenue à Bamako, il avait même été recommandé la création d’une banque d’investissements pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce qui mène vers la création d’une nouvelle monnaie pour se démarquer du franc CFA entraînant de facto une sortie de l’Uemoa et de la Bceao. La création d’une banque d’investissements et d’une monnaie commune pour l’AES seraient une étape importante dans la mise en place d’une organisation économique autonome pour les pays membres de cet ensemble. De plus, les trois pays sont actuellement suspendus de la Cédéao, ce qui pourrait accélérer leur départ de l’organisation ouest-africaine qui joue la carte de l’apaisement.
Lors de son sommet du 10 décembre dernier, contrairement à ce que beaucoup redoutaient, elle n’a pas accentué les sanctions sur le Mali du fait d’avoir repoussé la présidentielle qui était prévue en février-mars 2024. l’Institution régionale a désigné une troïka composée des chefs d’Etat du Togo, du Bénin et de la Sierre Léone pour reprendre langue avec les autorités maliennes en vue d’une fin de transition en douceur.
MD/ac/APA