Le 24 janvier 2025, l’imam Sékou Sidibé a été placé sous mandat de dépôt à la maison centrale d’arrêt de Bamako par le Pôle National de lutte contre la cybercriminalité. Il est accusé d’incitation à la violence, de troubles à l’ordre public et de tentative de démoralisation des troupes. Son procès est prévu pour le 3 avril 2025.
L’arrestation de l’imam Sékou Sidibé au Mali fait suite à la diffusion d’une vidéo de 45 minutes, enregistrée lors de son sermon du 17 janvier 2025 dans une mosquée de Bamako. Dans cette vidéo, l’imam Sidibé aurait tenu des propos virulents à l’encontre des formateurs militaires, suscitant un vif débat sur les réseaux sociaux.
Les autorités judiciaires ont estimé que ces déclarations pouvaient porter atteinte à la cohésion sociale et à la stabilité nationale. Le procureur en charge du dossier a souligné l’importance de trouver un équilibre entre la liberté d’expression et la sécurité collective, surtout dans un contexte où le Mali est confronté à des défis sécuritaires majeurs.
Cette affaire intervient alors que le débat sur la réglementation des prêches religieux est de plus en plus présent au Mali. En mai 2022, le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) avait annoncé son intention d’initier un projet de loi pour encadrer les prêches et la gestion des mosquées, afin de prévenir les discours de haine et d’incitation à la violence.
L’arrestation de l’imam Sidibé rappelle les cas des imams Mahi Ouattara et Abdoulaye Koïta, convoqués fin decembre 2024 par le Pôle anti-cybercriminalité pour des prêches jugés polémiques.
MD/ac/Sf/APA