Dans un communiqué publié mercredi, l’ONG « Médecins Sans Frontières » (MSF) a annoncé la suspension temporaire de ses activités à Nampala, dans la région de Ségou, au centre du Mali, suite à l’attaque perpétrée contre un de ses membres, le 14 octobre dernier.
Selon MSF, une de ses équipes, qui accompagnait des d’agents de santé communautaire, a été violemment attaquée en périphérie de Nampala par des individus armés.
Selon les témoignages recueillis auprès des membres de MSF, l’équipe se trouvait sur le terrain pour dispenser des soins vitaux à la population locale, y compris aux personnes déplacées par les nombreuses opérations militaires en cours. Les assaillants ont dévalisé l’équipe humanitaire, menaçant directement la sécurité des patients et du personnel. Cette décision prive la population d’une assistance médicale importante dans un contexte de rareté de l’aide.
La violence à l’encontre du personnel humanitaire dans la région de Ségou reflète une tendance préoccupante observée dans les zones de conflit du Sahel. Les personnels humanitaires, malgré leur engagement à respecter une stricte neutralité, sont de plus en plus souvent pris pour cible par des groupes armés. « Toutes les parties prenantes au conflit doivent respecter les civils, les structures de santé et le personnel humanitaire », rappelle MSF.
Ce n’est pas la première fois que MSF est forcée de revoir sa présence dans cette région du Mali. En novembre 2023, après plusieurs incidents de sécurité, MSF avait déjà suspendu temporairement ses activités et transféré une partie de ses opérations de Nampala à des bases plus sûres, notamment à Molodo et Niono. La réinstallation s’était faite dans un contexte de pressions sécuritaires similaires, avec pour objectif de continuer à offrir des soins, bien que dans des conditions moins risquées pour les équipes.
MSF : La Seule ONG internationale à Nampala depuis 2022
Depuis le début de ses opérations à Nampala en 2022, MSF est restée l’unique organisation internationale fournissant des soins gratuits à la population locale. Les interventions de MSF sont essentielles, notamment pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, particulièrement vulnérables face aux infections comme le paludisme, qui connait une hausse en cette période de l’année. Ce retrait temporaire de MSF laisse donc un vide important dans l’accès aux soins dans une région où les besoins sont immenses.
Reprise conditionnée par des garanties de sécurité
MSF a annoncé être en pourparlers avec les autorités locales, régionales et nationales pour obtenir des garanties de sécurité qui permettraient une reprise de leurs activités en toute sérénité. Cependant, cette reprise reste conditionnée à la mise en œuvre de mesures concrètes pour éviter la répétition de tels incidents. Des négociations sont en cours, visant à renforcer la protection des personnels humanitaires et à assurer un respect strict du droit humanitaire international.
MD/Sf/ac/APA