Neuf partisans de l’imam Mahmoud Dicko ont comparu le 20 mars devant le tribunal de grande instance de la Commune V de Bamako pour « attroupement illégal ». Le verdict est attendu ce jeudi.
L’arrestation des neuf partisans de l’imam Dicko fait suite à une mobilisation organisée en février dernier en vue du retour de l’influent leader religieux, exilé en Algérie depuis décembre 2023. Le verdict de cette affaire est attendu pour le 27 mars 2025.
Les prévenus, tous civils, ont été interpellés à partir du 5 février 2025, après avoir appelé ou participé à une manifestation en faveur du retour de l’imam Dicko. Ce rassemblement s’inscrivait dans un contexte de tensions politiques accrues, en dépit de l’interdiction formelle des autorités maliennes de tout regroupement public.
Le 14 février, jour prévu pour le retour de l’imam, un important dispositif de sécurité a été déployé dans plusieurs quartiers stratégiques de Bamako. Plus d’un millier d’agents en uniforme ont été mobilisés pour empêcher toute manifestation. Face à cette démonstration de force, les organisateurs ont annulé in extremis l’événement, tandis que l’arrivée de l’imam était repoussée à une date ultérieure.
Le parquet reproche aux neuf accusés d’avoir participé à un attroupement non autorisé sur la voie publique, une infraction passible de sanctions allant de l’amende à l’emprisonnement. De leur côté, les avocats de la défense invoquent la liberté d’expression et de réunion, garanties par la Constitution malienne. Lors de l’audience du 20 mars, les prévenus ont nié toute volonté de troubler l’ordre public, affirmant que leur mobilisation était pacifique et motivée par le soutien à une figure religieuse influente.
Parmi les accusés figure Daouda Magassa, militant proche de l’imam Dicko, enlevé le 5 février par des individus armés non identifiés avant d’être libéré sans explication officielle le 11 mars. Sa disparition temporaire a suscité une vive émotion dans les milieux proches de Dicko et renforcé les inquiétudes quant à un durcissement du régime face aux voix dissidentes.
Jusqu’à présent, aucune charge officielle n’a été retenue contre l’imam Dicko lui-même. Toutefois, ses partisans craignent qu’il ne soit interpellé dès son retour à Bamako, bien qu’aucune procédure judiciaire ne soit engagée contre lui.
Le verdict du 27 mars est attendu avec une grande attention par la société civile malienne et la communauté internationale, alors que le pays traverse une période de transition politique marquée par des tensions persistantes depuis le coup d’État d’août 2020.
MD/te/Sf/APA