Le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a pris part au 9e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac ) qui s’est tenu à Pékin du 4 au 6 septembre. Lors d’un entretien accordé à la télévision malienne, il a fait le point sur cette visite qu’il considère comme une étape décisive dans les relations entre le Mali et la Chine.
« En ce moment, la Chine et le Mali entretiennent des relations de fraternité, des relations qui sont vives depuis plus de 60 ans », a rappelé le colonel Goïta, précisant que « ces relations se portent, entre autres, au niveau de la défense et la sécurité, de l’éducation, de l’agriculture et du secteur énergétique ».
La visite a été mise à contribution pour l’élévation des relations entre le Mali et la Chine à un niveau stratégique. « Sur la demande du président Xi Jinping, il a été décidé d’élever le niveau de notre partenariat à un partenariat stratégique », a déclaré le chef de la transition malienne. Cette évolution, qui renforce l’importance de la coopération sino-malienne, sera formalisée lors d’une visite d’État prévue prochainement.
Des projets concrets pour le Mali
Outre cette dimension stratégique, le Colonel Goïta a évoqué plusieurs projets concrets, dont la relance de la construction de la nouvelle Assemblée nationale et celle d’un centre pour le traitement diabétique. « Tous ces deux projets ont été acceptés », a-t-il affirmé, précisant que d’autres projets sont en cours d’élaboration, tels que le financement de Safodi.
Une lutte commune contre le terrorisme
La question sécuritaire, et plus particulièrement la lutte contre le terrorisme, a également été abordée. Le président Goïta a insisté sur l’importance de la coopération régionale dans ce domaine, rappelant la porosité des frontières qui rend nécessaire la mutualisation des moyens. « Aucun pays n’aura ni la politique nécessaire, ni les moyens nécessaires pour faire face au groupe terroriste. Nous devons mutualiser nos moyens », a-t-il déclaré.
L’Alliance des États du Sahel en perspective
Dans le cadre de cette coopération régionale, le Colonel Goïta a évoqué la récente création de l’Alliance des États du Sahel, formée en juillet 2024. Il a souligné le potentiel économique de cette alliance, mettant en avant les richesses naturelles de la région. « Quand vous prenez le Niger, le Niger a l’uranium, le pétrole, l’or. Le Mali a l’or, le lithium, le fer, le manganèse. Le Burkina aussi a l’or », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que la mutualisation de ces ressources pourrait permettre de promouvoir le développement pour le bien-être des populations sahéliennes.
Adhésion aux axes de développement chinois
Le Mali adhère pleinement aux 10 axes de développement proposés par la Chine, couvrant divers secteurs tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et l’énergie. « Nous adhérons totalement aux plans d’action de ces 10 axes », a affirmé le Colonel Goïta.
Le chef de l’État malien a également mis en lumière l’importance croissante de la Chine et de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. « Aucune politique de développement, surtout en matière de gouvernance, ne peut se faire en dehors de ces deux continents », a-t-il souligné.
Lors de son séjour, le colonel Goïta a rencontré plusieurs entreprises chinoises dans le but de renforcer les contrats en cours d’exécution et d’en valider de nouveaux. Il a insisté sur l’importance d’un partenariat « gagnant-gagnant » . « Nos pays regorgent de ressources stratégiques. Nous sommes allés voir ces entreprises pour finaliser des contrats et explorer de nouvelles opportunités», a-t-il ajouté.
Enfin, le président de la transition a tenu à rencontrer la diaspora malienne en Chine pour saluer leur engagement et leur contribution au développement du pays. « Le minimum, c’est de rencontrer nos populations, de saluer leur engagement par rapport à tout ce qu’ils ont fait pour la transition », a-t-il indiqué.
En conclusion, le Colonel Assimi Goïta s’est dit « satisfait de cette visite », estimant que le renforcement des relations avec la Chine marque le début d’une nouvelle phase de coopération « gagnant-gagnant » entre les deux pays. Cette visite, selon lui, permettra de consolider le développement futur du Mali et d’assurer l’épanouissement de sa population.
AC/te/Sf/APA