Le 21 mars 2025, en marge de la Journée internationale des forêts, le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a officiellement lancé les alliances productives pour les produits forestiers non ligneux (PFNL).
À travers les alliances lancées vendredi 21 mars, autour des produits forestiers, le Mali ambitionne de structurer une filière économique porteuse tout en répondant à la problématique de la dégradation continue des ressources forestières du pays.
Au cours des dernières décennies, le Mali a vu sa couverture forestière chuter de manière significative. Selon la FAO, elle représentait 13 % du territoire en 1990, pour tomber à 10,9 % en 2022, soit une perte de plus de 20 000 km². Autrefois deuxième puissance forestière de la CEDEAO, le pays a vu sa position compromise par l’exploitation non réglementée, les coupes intensives, l’insuffisance des reboisements et l’avancée du désert.
Le ministère de l’Environnement estime que la déforestation annuelle atteint 400 000 hectares, tandis que les efforts de reboisement peinent à couvrir 10 000 hectares par an. Plus de 90 % des ménages en zones rurales dépendent du bois ou du charbon pour la cuisson, mettant une pression constante sur les ressources forestières et entravant leur régénération naturelle.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé de soutenir le développement de filières alternatives basées sur la valorisation durable des PFNL. Le Projet de Restauration des Terres Dégradées (PRTD), qui appuie cette initiative, touche 87 communes réparties sur huit régions du pays. Ce projet prévoit la mise en place de 400 plans d’affaires et mobilise plus de 11 milliards de FCFA, dont 9 milliards sous forme de subventions directes.
Le coordinateur national du PRTD a indiqué que le projet vise directement 176 000 bénéficiaires et prévoit la création de 13 000 emplois dans la production, la transformation et la commercialisation des PFNL. Des infrastructures telles que des centres de collecte, des unités de transformation et des entrepôts de stockage seront mises en place pour faciliter l’accès aux marchés.
Mme Doumbia Mariam Tangara, ministre de l’Environnement, a souligné que ces alliances contribuent à renforcer la résilience face aux changements climatiques, à garantir la sécurité alimentaire et à créer des opportunités économiques durables. Le représentant de la Banque mondiale, Abdrahamane Coulibaly, a réaffirmé l’engagement de l’institution à soutenir des filières écologiquement et économiquement viables.
Le Premier ministre a insisté sur l’importance cruciale des forêts pour les populations maliennes, qui en tirent des produits tels que des fruits sauvages, des racines comestibles, des légumes, des plantes médicinales, du miel, de la viande de brousse et des feuilles de palmier. Il a également souligné la nécessité d’une gestion responsable de ces ressources afin d’en préserver la pérennité pour les générations futures.
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