Depuis son déploiement en 2013, la Minusma a perdu 310 Casques bleus dont l’écrasante majorité suite à des actes hostiles.
Clap de fin. C’est ce lundi 11 décembre que la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) mettra définitivement un terme à ses activités. Pour la circonstance, une cérémonie de fermeture de la mission sera organisée à son siège situé en périphérie de la capitale, Bamako.
Cette décision intervient quarante-huit heures après que la Mission onusienne a fermé son camp de Sévaré, dans la région de Mopti, marquant la fin de sa présence dans les régions centrales du Mali.
Faisant partie de la deuxième phase du retrait de la Mission, cette fermeture fait suite à celle de ses bases d’Ogossagou (le 4 août dernier) et de Douentza (le 21 octobre).
D’ailleurs, les derniers membres de la Mission, civils et militaires, ont quitté le camp de Sévaré, dans l’après-midi du vendredi 9 décembre. C’était après une brève cérémonie au cours de laquelle tous les documents relatifs audit camp ont été remis au gouverneur de la région de Mopti, Abass Dembele.
Opérationnel depuis 2019, le bureau de la Minusma dans le centre du Mali, a joué un rôle crucial dans la stabilisation des régions centrales du Mali. Il a facilité la conclusion de plusieurs accords de paix locaux et soutenu de nombreuses activités visant à promouvoir la cohésion sociale.
Depuis l’ouverture de son bureau au centre du pays, toutes les résolutions du Conseil de sécurité renouvelant le mandat de la Minusma, ont placé la stabilisation des régions centrales au cœur de ses priorités. Outre la sécurisation, l’Onu a également apporté une contribution significative à la création d’opportunités socio-économiques pour les communautés locales, en finançant de nombreux projets dans des domaines aussi divers que l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau. Il a également contribué à la réhabilitation de diverses infrastructures, notamment des ponts le long de la Route Nationale 15 (Route du poisson) reliant Sévaré à Bandiagra et au-delà au Burkina Faso, ainsi qu’à la construction et à l’équipement de bureaux pour appuyer la restauration de l’autorité de l’État. La Mission a également investi massivement dans la protection des infrastructures, telles que les ponts situés le long de l’axe Sevare-Bandiagara, qui sont essentiels à l’activité économique et à la préservation des moyens de subsistance des communautés locales, et dans le soutien au rétablissement de l’autorité de l’État.
Sur les 13871 Casques bleus que comptait la mission, 10.514 ont déjà plié bagage. D’ici fin décembre 2023, le personnel restant de la Minusma quittera le Mali, achevant ainsi le retrait de la Mission tel que mandaté par le Conseil de sécurité à la demande des autorités maliennes. La phase de liquidation débutera à partir du 1er janvier 2024 et concernera les bases de la mission restantes à savoir Bamako, Tombouctou et Gao. Il s’agira ainsi de transférer les derniers équipements à d’autres missions de l’ONU, remettre certains autorités et résilier des contrats existants.
En une décennie de présence au Mali, depuis juillet 2013, la Minusma est l’opération de maintien de la paix la plus meurtrière au monde avec la mort de 310 casques bleus dont l’écrasante majorité suite à des actes hostiles.
MD/ac/APA