La Cour Constitutionnelle du Mali a proclamé, ce vendredi 21 juillet, les résultats définitifs du scrutin référendaire du 18 juin dernier, confirmant la large victoire du « OUI ».
Selon les résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle, le scrutin du 18 juin a mobilisé 3 235 426 Maliens sur les 8 463 048 inscrit sur la liste électorale. Lesquels devaient être répartis dans les 24 967 bureaux de vote. Les suffrages valablement exprimés sont de 3 210 166. Quant au taux de participation, il est toujours aussi faible et s’établi à 38,23%. Le Oui l’a emporté à 96,91% et le non n’a recueilli que 3,09%.
Ces résultats consacrent donc une approbation du projet de Constitution qui doit encore être validé par le président de la Transition pour son entrée en vigueur.
Ils ne sont pas si différents des résultats provisoires proclamés il y a environ un mois jour pour jour soit le 23 juin dernier par l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui avait annoncé une victoire du à plus 97%. Cette structure avait aussi annoncé que le taux de participation n’a été que de 39,4 %.
Par contre, les deux instances d’observation des élections accréditées par les autorités à savoir la Mission d’observation des élections du Mali (Modele) et la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (Cocem) ont indiqué que le taux de participation n’a pas dépassé les 31%.
Le débat sera certainement tourné autour de la légitimité de ces élections. De nombreuses structures indépendantes ont reconnu que ce scrutin ne s’est déroulé sur l’ensemble du territoire national, singulièrement dans la région de Kidal toujours occupée par les ex-rebelles. D’ailleurs, même l’AIGE défend le contraire, n’affiche pas sur son site les résultats des centres ou bureaux de vote de cette région.
Les ex-rebelles ont plusieurs fois demandé l’annulation de ce scrutin à défaut d’obtenir des garanties nécessaires sur la prise en compte des dispositions de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali dans le projet de nouvelle Constitution visant à remplacer celle du 25 février 1992 consacrant la 3e République. Outre ce regroupement d’autres plus politiques ont formulé la même demande alléguant qu’il n’était pas du ressort d’une autorité de transition de conduire un tel processus. Parmi les opposants à ce projet, on peut également citer des regroupements religieux comme la Ligue des Imams et Erudits du Mali (LIMAMA) qui demande le remplacement d’une disposition de cette Constitution à savoir « laïcité » par « Etat multiconfessionnel ».
Ainsi, même s’il ne fait aucun doute que ce projet après avoir passé l’étape du référendum sera validé par le président de la Transition, sa mise en œuvre demeura assez problématique au regard du contexte très tendu du pays. Sans compter les divisions créées par cette nouvelle situation.
MD/ac/APA