À Kourémalé, à la frontière entre le Mali et la Guinée, un nouveau centre de sécurisation des frontières a été inauguré le samedi 6 juillet. Construit sur 5 hectares, ce centre résulte de la coopération entre le Mali, l’Union européenne et la mission EUCAP Sahel Mali, pour un coût de plus de 3 milliards de FCFA.
Chaque jour, des centaines de personnes empruntent l’axe Bamako-Conakry via Kourémalé, un corridor essentiel pour le commerce et la mobilité régionale. Cependant, cet axe est confronté à des défis sécuritaires et à des incidents de corruption. Des enquêtes et témoignages révèlent que les tracasseries administratives et les conditions de sécurité précaires compliquent le voyage pour de nombreux usagers.
La région est également menacée par le terrorisme. En février 2019, des casques bleus guinéens ont été attaqués près de Siby, entraînant la mort de trois soldats. Cet incident tragique a mis en lumière les dangers dans cette zone et la nécessité de renforcer la sécurité.
En plus des menaces terroristes, les usagers de l’axe Bamako-Kourémalé-Siguiri-Kankan dénoncent régulièrement les tracasseries aux postes frontaliers, où des actes de corruption et d’extorsion sont fréquents. Les coupeurs de route représentent également une menace constante, attaquant les voyageurs la nuit pour leur voler leur argent et leurs biens.
EUCAP Sahel Mali, une mission civile de l’Union européenne déployée depuis 2015, aide les autorités maliennes à renforcer leurs capacités de gestion des frontières et à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée. La mission se concentre sur la formation, l’équipement et la construction d’infrastructures de sécurité, avec un mandat actuel jusqu’en janvier 2025.
La construction de ce centre intervient dans un contexte de tensions entre les autorités de la Transition malienne et les partenaires traditionnels du Mali, notamment les pays occidentaux. Ces tensions sont dues au déploiement d’instructeurs russes par Bamako, que les Occidentaux identifient comme des mercenaires du groupe Wagner. Cette situation a conduit au retrait des forces de l’opération Barkhane à la demande des autorités maliennes, ainsi que de la MINUSMA, de la force Takuba, et de l’EUTM (European Union Training Mission).
MD/ac/APA