Le scrutin référendaire en vue de la validation du projet de nouvelle Constitution au Mali s’est déroulé comme prévu ce dimanche 18 juin.
Comme lors du vote anticipé des militaires, le dimanche 11 juin dernier, la région de Kidal et bien d’autres localités sous le contrôle des groupes armés n’ont pas participé au référendum constitutionnel qui s’est déroulé, ce dimanche 18 juin. Les groupes armés s’opposent au projet de nouvelle constitution estimant qu’il ne prend pas en compte certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Un document signé en 2015 et dont la mise en œuvre n’a connu que de maigres avancées. Une situation qui a aussi favorisé la propagation de la violence armée dans de nombreuses régions du pays.
Le fait marquant de cette élection référendaire c’est surtout le faible taux de participation. Il n’y a pas eu d’engouement de la part des électeurs. Les bureaux de vote ouverts à 8 heures n’ont enregistré qu’une très faible affluence.
Selon la mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) qui a déployé 3075 observateurs sur l’ensemble du pays, le taux de participation après la fermeture de l’ensemble des bureaux de vote n’était que de 27%. Ce qui risque de donner un grand coup à la légitimité de ce scrutin qui a n’a pas mobilisé les électeurs.
Cette faible mobilisation peut en partie s’expliquer par l’insécurité dans plusieurs régions du pays à l’exception de celle de Kidal où le vote ne s’est pas déroulé. C’est ainsi que plusieurs incidents sécuritaires ont été relevés. Outre des attaques contre des bureaux de vote, des agents électoraux ont également été agressés et parfois enlevés dans plusieurs endroits du pays notamment dans le centre et le nord. En plus, des populations ont été menacées d’attaques au cas où elles prendraient part à ce vote. L’insécurité a également obligé plusieurs bureaux de vote à être délocalisés dans d’autres endroits. Il y a aussi eu des cas où les opérations de dépouillement ont été transférées ailleurs.
Par ailleurs, des difficultés logistiques ont été relevées dans la mesure où certains n’ont pas pu retrouver leurs noms dans des bureaux de vote alors que d’autres ont été transférés dans des régions lointaines. Sans compter la disponibilité du matériel électoral qui posait des problèmes par endroit. Une situation en partie dû au temps limité de préparation de cette élection qui devait être un test grandeur nature pour la présidentielle devant se tenir en 2024 pour marquer la fin de la transition. A cette situation s’ajoutent aussi les milliers de déplacés à cause de l’insécurité qu’il fallait faire participer à ce scrutin.
Ils étaient environ 8 400 000 citoyens à être appelés à cette élection dont l’objectif était de faire passer le projet de nouvelle Constitution du Mali. Ils devaient choisir entre la couleur blanche qui représente le Oui et la couleur rouge pour le Non.
Depuis que le Mali est entré dans l’ère du multipartisme en 1992, c’est la première fois que l’on touche à la Constitution du 25 février 1992. Les différents régimes avant le putsch d’août 2020, ont tenté sans succès de modifier cette constitution. La dernière tentative en date c’était en 2017 sous le défunt président IBK renversé en août 2020. Selon le colonel Assimi Goïta, président de la transition « ce référendum ouvre la voie à un Mali nouveau, fort, efficace et émergent, mais surtout un Mali au service du bien-être des populations ».
MD/ac/APA