Le Mali organisera en avril 2025 une conférence des responsables académiques de la Confédération des États du Sahel (AES), réunissant les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour renforcer la coopération en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique.
Le Conseil des ministres du Mali a annoncé, ce mercredi, l’organisation en avril prochain de la Conférence des responsables d’institutions d’enseignement supérieur de la Confédération des États du Sahel (AES). Cette rencontre rassemblera les autorités académiques et scientifiques du Mali, du Burkina Faso et du Niger, dans le but de créer une vision commune pour l’intégration et la mutualisation des offres d’enseignement supérieur et des programmes de recherche au sein de cette confédération.
Créée le 6 juillet 2024, la Confédération des États du Sahel marque une avancée importante dans la coopération régionale entre ces trois pays. Cette initiative vise à renforcer la sécurité, le développement économique, mais aussi à réformer les systèmes éducatifs et scientifiques des États membres, confrontés à de nombreux défis en matière de formation et d’innovation.
Le thème retenu pour la conférence, « Contribution de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au développement stratégique de la Confédération des États du Sahel », met en avant l’ambition de faire de l’éducation un levier majeur pour une transformation socio-économique durable.
La conférence servira de plateforme pour poser les bases d’une coopération renforcée entre les universités et centres de recherche des trois pays. Un état des lieux de l’enseignement supérieur et de la recherche sera dressé, permettant d’identifier les forces et faiblesses, ainsi que les opportunités de synergie. L’accent sera mis sur la création de pôles d’excellence dans des domaines stratégiques tels que l’agriculture, la santé, les énergies renouvelables et les sciences sociales. Un programme de recherche commun sera également élaboré.
Les ministres ont souligné que l’un des objectifs essentiels de cette initiative est de favoriser la mobilité académique au sein de l’espace confédéral. Les échanges entre étudiants, doctorants, enseignants et chercheurs seront ainsi encouragés, tout en instaurant un mécanisme de partage d’expériences entre les institutions.
Les systèmes d’enseignement supérieur des trois pays font face à des défis significatifs. Par exemple, le Burkina Faso comptait 117 725 étudiants inscrits en 2017/2018, représentant environ 600 étudiants pour 100 000 habitants. De son côté, le Mali enregistrait 3 369 étudiants à l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) pour l’année universitaire 2021-2022. Ces données soulignent la nécessité d’une collaboration régionale renforcée pour améliorer l’accès et la qualité de l’enseignement supérieur dans cette partie du Sahel.
Cette initiative s’inscrit dans une perspective de développement régional durable, visant à positionner les universités et centres de recherche comme moteurs de la transformation socio-économique de la région. Avec cette conférence, Bamako cherche à inscrire le Mali au cœur d’une dynamique universitaire et scientifique, avec la possibilité d’inspirer d’autres projets d’intégration académique en Afrique de l’Ouest.
MD/ac/Sf/APA