Au Mali, les victimes de l’affaire Al Hassan ont exprimé leur déception face à l’abandon de l’appel et à la peine jugée insuffisante.
Le 17 décembre 2024, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’abandon de son appel dans l’affaire Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud.
Ce revirement intervient après que, en novembre 2024, Al Hassan ait été condamné à dix ans de prison pour des crimes de guerre et contre l’humanité, mais acquitté de plusieurs accusations de crimes sexuels en raison du manque de preuves.
Ancien chef de la police islamique de Tombouctou, il avait instauré un régime de terreur entre 2012 et 2013, durant l’occupation des villes du nord du Mali par des groupes jihadistes liés à AQMI.
En dépit de sa condamnation pour persécution religieuse, torture et autres crimes graves, l’acquittement sur les violences sexuelles a profondément déçu les victimes, notamment les femmes et filles concernées.
Le Bureau du Procureur a renoncé à contester ces acquittements, et Al Hassan a présenté des excuses publiques, jugées tardives et opportunistes par les victimes.
Les Représentants légaux des victimes, qui défendent 2 196 personnes, ont exprimé leur frustration, soulignant que les violences sexuelles étaient au cœur des souffrances de Tombouctou et espéraient un appel pour rétablir une justice complète.
De plus, la peine de dix ans d’emprisonnement a été largement critiquée comme insuffisante.
MD/ac/Sf/APA