Le retour de cinq épouses de jihadistes morts en Libye n’a pas fait grand bruit au Sénégal.
Faites prisonnières en Libye depuis 2016, cinq femmes, épouses de combattants sénégalais du groupe Etat islamique, ont été rapatriées depuis le 17 mars dernier en compagnie de onze enfants. Elles ont été arrêtées à leur descente d’avion par la Division des investigations criminelles (DiC), une unité de la police sénégalaise spécialisée dans les enquêtes, et déférées au parquet lundi 27 mars pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Dans leurs différents récits rapportés par la presse locale, ces femmes affirment que leurs maris, également de nationalité sénégalaise, ont été tués dans les combats contre l’armée régulière libyenne.
Dans leur majorité, elles indiquent avoir été contraintes par leurs « défunts » époux à faire le voyage de Syrte. L’une d’elles affirme que Moustapha Diop, alias Abou Hatem (différent de Khadim), était le chef des Sénégalais de cette ville, située à 400 kilomètres de Tripoli, la capitale libyenne.
En 2015, Syrte était la troisième capitale de l’organisation jihadiste, avec Raqqa, en Syrie, et Mossoul, en Irak, avant que l’organisation jihadiste perdue et ces villes.
La cité libyenne a accueilli une importante colonie de Sénégalais dont certains membres étaient à l’époque très actifs sur les réseaux sociaux.
Dakar avait fait état de la présence d’une trentaine de ressortissants sénégalais dans les rangs de l’Etat islamique en Libye.
Donnée pour morte à Sabratha dans une opération kamikaze dont se serait vantée Moustapha Diop dans une communication interceptée par les enquêteurs sénégalais, Aida Sagna est la première sénégalaise à être rapatriée de Libye. Ecrouée en 2018, année de son retour au Sénégal après un séjour carcéral libyen, elle a été jugée en avril 2021 et condamnée à cinq ans de prison ferme.
AC/odl/APA