Ce samedi, des élections municipales se sont tenues en Libye, marquant une étape importante dans un pays en quête de stabilité après des années de divisions politiques. Plus de 186 000 électeurs ont été appelés à voter pour élire leurs représentants locaux dans 58 conseils municipaux.
Des élections municipales ont eu lieu ce samedi dans plus de 350 bureaux de vote en Libye, une étape perçue comme un signe d’espoir dans un pays marqué par les divisions politiques depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Selon la Haute commission nationale des élections (HNEC), 186 055 électeurs devraient élire leurs représentants locaux dans 58 conseils municipaux. Ce scrutin a mobilisé 2 331 candidats pour 426 sièges, dont 68 réservés aux femmes et 58 aux personnes en situation de handicap. La HNEC, reconnue pour sa neutralité, a supervisé l’ensemble du processus.
Depuis la fin du régime Kadhafi, la Libye est confrontée à une instabilité politique chronique. Deux gouvernements rivaux se disputent le pouvoir : l’un basé à Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, et l’autre établi dans l’Est, soutenu par le Parlement et associé au maréchal Khalifa Haftar, dont le bastion est à Benghazi.
Dans un message publié sur Facebook, Abdelhamid Dbeibah a encouragé les Libyens à participer massivement au vote, soulignant qu’il s’agit d’un « devoir national » et d’une occasion d’élire des dirigeants compétents.
Pour la première fois depuis une décennie, les élections se sont déroulées dans des localités réparties sur l’ensemble du territoire, y compris dans des bastions de l’Est comme Al-Qobba, où Aguila Saleh, président du Parlement, s’est rendu pour voter.
À Misrata, troisième ville du pays, la participation a été timide, bien qu’un taux de participation provisoire de 49 % ait été enregistré à 13h30 GMT, selon la HNEC.
Des résidents, tels qu’Hamida al-Mangoush, ont déploré le manque d’engouement, mais ont salué la candidature de plusieurs femmes, ce qui pourrait encourager une plus grande participation des Libyennes. D’autres, comme Salma Ismaïl, ont attribué la faible mobilisation à des difficultés logistiques et un manque de sensibilisation. « C’est une expérience nouvelle qui concrétise les espoirs de la révolution de 2011 », a-t-elle déclaré.
Stéphanie Koury, cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), s’est rendue dans un bureau de vote à Gasr Ben Ghachir, au sud de Tripoli, aux côtés du ministre de la Gouvernance locale, Badreddine el-Toumi. Elle a affirmé que ce scrutin démontre la possibilité d’organiser des élections en Libye comme outil de transfert pacifique du pouvoir.
Les élections présidentielles et législatives, initialement prévues en décembre 2021, ont été reportées à plusieurs reprises en raison des désaccords entre l’Est et l’Ouest. Malgré cela, des électeurs comme Mohamad Al-Ghirani gardent espoir : « Tôt ou tard, nous rejoindrons les peuples qui vivent en démocratie», a-t-il confié.
APA/Sf/AFP