Les Mauriciens se sont rendus aux urnes dimanche pour des élections législatives marquées par des préoccupations économiques et démocratiques.
Le Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth mauricien vise un nouveau mandat de cinq ans, misant notamment sur l’accord récent entre Maurice et le Royaume-Uni concernant la souveraineté de l’archipel des Chagos, considéré comme un succès pour le gouvernement mauricien après des décennies de litige.
La campagne a été perturbée par des fuites d’enregistrements téléphoniques impliquant des personnalités politiques, membres de la société civile, diplomates et journalistes. Cette affaire a amené les autorités à annoncer, puis à suspendre le blocage temporaire des réseaux sociaux, suite aux critiques de l’opposition.
Deux principales alliances se sont affrontées : celle menée par le Mouvement socialiste militant (MSM) de Pravind Jugnauth, et l’Alliance du changement dirigée par Navin Ramgoolam, chef du Parti travailliste. Des forces de police ont été déployées dans les bureaux de vote pour prévenir tout risque de fraude.
La participation atteignait 70% une heure avant la clôture des bureaux de vote, selon la Commission électorale. Les résultats sont attendus lundi.
Maurice est souvent citée pour sa stabilité démocratique et économique en Afrique, grâce notamment à son secteur touristique et financier. Toutefois, certains observateurs signalent une possible érosion démocratique. « Les institutions de contrôle n’ont pas pleinement fonctionné, et la corruption a augmenté« , selon Roukaya Kasenally, chercheuse en démocratie, qui évoque des scandales liés aux marchés publics et une répression des opposants.
Le mois dernier, Maurice a perdu sa première place dans l’indice Ibrahim de gouvernance en Afrique. Bien que la croissance du PIB ait atteint 7% en 2023, des analystes estiment qu’une diversification de l’économie est nécessaire pour assurer la stabilité.
Sur le plan diplomatique, Maurice et le Royaume-Uni ont convenu en octobre d’un accord sur les Chagos, permettant à Londres de maintenir des droits souverains sur la base militaire américaine pour une période initiale de 99 ans, tout en reconnaissant la souveraineté mauricienne sur l’archipel.
APA/Sf/AFP