Le Gouverneur de la Banque centrale marocaine (Bank Al-Maghrib), Abdellatif Jouahri a révélé mardi à Rabat que le Maroc s’apprête à adopter une loi encadrant l’usage des cryptoactifs.
L’usage des cryptoactifs au Maroc reste encadré par une réglementation stricte, avec une interdiction officielle depuis 2017, bien que leur adoption informelle continue de croître, notamment pour les transferts internationaux et les investissements numériques.
Le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM) et président du Comité marocain de coordination et de surveillance des risques systémiques a expliqué que le texte, actuellement en cours d’adoption, vise à concilier protection des investisseurs et des usagers avec les opportunités offertes par ces innovations, tout en s’alignant sur les évolutions de la régulation internationale.
Concernant les monnaies digitales des banques centrales, BAM explore leur potentiel pour atteindre des objectifs de politique publique, notamment en matière d’inclusion financière.
Lors de la 4e édition du Symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière (26-27 novembre), le Wali a également mis en avant les efforts du secteur financier marocain pour intégrer les risques climatiques dans leurs stratégies et cadres de régulation.
BAM a, à cet égard, publié en mars 2021 une directive invitant les banques à inclure ces risques dans leurs dispositifs de gouvernance et a mené, avec la Banque mondiale, une étude inédite dans la région sur ces enjeux, dont les résultats ont été publiés en avril 2024.
En parallèle, l’Autorité de contrôle des Assurances et de la Prévoyance sociale (ACAPS) a émis des instructions sur la gestion des risques financiers liés au changement climatique, adressées aux entreprises d’assurance et de réassurance.
Le Wali a également attiré l’attention sur les mutations géoéconomiques, notamment la fragmentation, le protectionnisme croissant, la digitalisation, l’intelligence artificielle et les dynamiques démographiques, qui redéfinissent les équilibres mondiaux.
Ces transformations s’accompagnent de niveaux élevés d’incertitude et de risques complexes, rendant la prise de décision, tant publique que privée, de plus en plus difficile.
Sous le thème « Stabilité financière en Afrique à l’épreuve des incertitudes géoéconomiques et des risques émergents », ce symposium a permis de partager des expériences et des expertises sur les défis de la stabilité financière, tout en renforçant la coopération dans les domaines de supervision macroprudentielle.
SL/Sf/ac/APA