Le ministre égyptien des Affaires étrangères a clarifié le rôle de son pays au Soudan, lequel est de négocier un cessez-le-feu entre les parties belligérantes et de mettre fin au conflit qui dure depuis 20 mois.
Mardi, lors d’une réunion avec des militants de la société civile à Port-Soudan, Badr Abdelatty a déclaré que l’Égypte ne prenait pas parti dans le conflit sanglant qui oppose l’armée régulière soudanaise dirigée par le chef de la junte Abdel Fattah al-Burhan aux forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo.
Des milliers de personnes, principalement des civils, ont trouvé la mort et plus de deux millions d’autres ont été déplacées depuis le début du conflit en avril 2023.
M. Abdelatty a déclaré que la conviction du Caire est que l’avenir du Soudan repose uniquement sur le peuple soudanais et que l’ingérence étrangère ne ferait qu’aggraver une situation qui s’est déjà détériorée pour le pays.
En présence de son homologue soudanais Ali Youssef, le chef de la diplomatie égyptienne a indiqué que le seul intérêt de son pays est de se joindre à l’effort international pour assurer le retour du Soudan à la normalité dans les plus brefs délais et de faciliter les institutions de l’État afin de protéger les droits et les ressources nationales.
Plus tôt dans la journée, M. Abdelatty s’est entretenu avec le chef du Conseil de souveraineté transitoire, le général Abdel Fattah al-Burhan, pour lui faire part des efforts déployés par son pays pour instaurer la sécurité au Soudan.
Il a également déclaré que son voyage au Soudan avait pour but de démontrer la « solidarité fraternelle » avec le Soudan dans son « heure de besoin ».
Sa visite survient alors que l’Égypte est soupçonnée depuis longtemps de prendre le parti du général Burhan, ce qu’elle nie, et que des rapports suggèrent également que les Émirats arabes unis soutiennent son rival Dagalo.
M. Abdelatty a assuré M. Burhan que l’Égypte resterait fidèle à son engagement en faveur d’un accord de paix négocié au niveau régional, qui sauvegarderait la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan, et permettrait au pays de participer pleinement aux activités continentales menées sous l’égide de l’Union africaine dans un avenir proche.
Depuis le début des troubles au Soudan en avril 2023, l’Égypte a joué un rôle de défenseur de la paix, visant à mettre un terme définitif aux combats et à empêcher de nouvelles effusions de sang dont les civils soudanais sont les premières victimes.
À cette fin, l’Égypte a travaillé en étroite collaboration avec ses alliés, les États-Unis et l’Arabie saoudite.
En juillet 2023, Le Caire a même accueilli un sommet des États voisins du Soudan afin de tenter de faire peser la pression de la région sur l’initiative mondiale en faveur d’une paix durable dans le pays.
Les chefs d’État et de gouvernement de la République centrafricaine, du Tchad, de l’Érythrée, de l’Éthiopie, de la Libye et du Soudan du Sud y ont participé.
Pendant ce temps, alors que les belligérants s’affrontaient dans une impasse, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué dans un rapport publié en octobre que 14 millions de personnes, représentant environ 30 % de la population soudanaise, avaient été déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Selon les chiffres fournis par le gouvernement égyptien à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 1,2 million de Soudanais ont fui vers l’Égypte depuis avril 2023.
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