Sept personnes ont trouvé la mort dans l’assaut du siège du Parti socialiste sans frontières par les forces de sécurité tchadiennes.
Après les affrontements survenus mardi 26 et mercredi 28 février entre les forces de sécurité et le Parti socialiste sans frontière (PSF) de l’opposant Yaya Dillo, des appels à une enquête indépendante ont émergé de la part des organisations de défense des droits humains à l’image de Human Right Watch.
En réponse, le gouvernement tchadien a affirmé ne pas s’opposer à l’éclatement de la vérité. Selon un communiqué d’Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement diffusé dimanche 3 mars, le pays « réitère son engagement en faveur de la justice et de la transparence », soulignant sa volonté de « coopérer pleinement avec toute enquête indépendante visant à établir la vérité ».
M. Koulamallah a précisé qu’« en ce qui concerne les événements du 28 février qui ont conduit des citoyens à prendre les armes et à menacer les institutions de la République, le gouvernement est déterminé à faire toute la lumière sur la situation. Il invite toutes les parties concernées à participer à cette enquête de manière constructive, dans le but de garantir la transparence ».
Cependant, le gouvernement tchadien a exprimé des regrets concernant le focus de certaines organisations humanitaires sur des événements isolés, mettant en exergue « la situation des Palestiniens dans la bande de Gaza, confrontés à un génocide parmi les pires de l’histoire de l’humanité ». Dans ce contexte, le gouvernement a appelé à « une approche équilibrée et globale de la protection des droits de l’homme, refusant toute forme de deux poids deux mesures ».
Le gouvernement tchadien a exprimé sa détermination à « garantir la sécurité et la protection de tous ses citoyens, y compris ceux qui exercent des responsabilités politiques », rappelant cependant que les « attaques contre des personnalités politiques ou des institutions de l’État ne seront pas tolérées ».
Dans la nuit du 27 février, un membre du bureau exécutif du parti de l’opposant a fait l’objet d’une interpellation musclée de la part des agents du service d’espionnage et de contre-espionnage. Celui-ci est identifié comme l’instigateur de la tentative d’assassinat du président de la Cour suprême, le 19 février.
En guise de représailles, indique le gouvernement, Yaya Dillo et ses partisans ont attaqué la direction générale de l’Agence nationale de sécurité de l’Etat (ANSE). L’attaque a fait sept morts, selon les autorités. Yaya Dillo fait partie des victimes.
Jeudi 29 fevrier, Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno a convoqué une réunion de sécurité sur l’attaque de l’ANSE.
La rencontre a rassemblé des membres du gouvernement, du cabinet présidentiel ainsi que les principaux responsables militaires, de la sécurité et de la justice.
Selon le communiqué du ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah, le chef de l’Etat tchadien a souligné l’importance d’appréhender rapidement les auteurs de cet acte répréhensible, rappelant que « aucun citoyen n’est au-dessus de la loi ». Il a également ordonné une « fouille générale systématique dans la ville à l’exception des personnes bénéficiant d’une immunité légale ».
Il a exhorté les responsables de la sécurité nationale à « s’assumer pleinement et à procéder à l’arrestation immédiate des auteurs et des complices de cette attaque contre les institutions de l’état et les traduire immédiatement devant la justice ».
AC/APA