Cette accusation intervient six jours après que Khartoum a déposé une plainte contre le Tchad devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour soutien aux forces de soutien rapide (FSR).
Le Tchad et le Soudan sont au bord d’une crise diplomatique. Six jours après le dépôt d’une plainte devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples le visant, le Tchad a réagi fermement.
Dans un communiqué officiel, N’Djamena a rejeté catégoriquement les accusations de Khartoum, qu’il qualifie de « mensongères », et réaffirme son engagement en faveur de la paix dans la région. Le régime du Général Al-Burhan accuse le pouvoir tchadien de soutenir les forces de soutien rapide (FSR) qui combattent l’armée soudanaise depuis le 15 avril 2023.
Le communiqué souligne que le Tchad a adopté depuis le début des hostilités une posture de neutralité stricte envers les parties en conflit au Soudan. A l’appui, le document cite deux rencontres qu’avait eu le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno avec les deux chefs militaires soudanais à N’Djamena, bien avant l’escalade de violence. Selon le ministère des Affaires étrangères, auteur du communiqué, ces rencontres visaient à prévenir le conflit.
Le communiqué mentionne également les efforts déployés par le Tchad pour faire face aux conséquences de ce conflit, en accueillant plus de 1,5 million de réfugiés soudanais depuis deux décennies, un flux qui s’intensifie avec l’actuelle crise. En dépit des pressions économiques et sécuritaires considérables que cela impose, le Tchad continue de remplir ses engagements humanitaires et de venir en aide aux victimes soudanaises du conflit.
« Il est impératif de rappeler que le Tchad n’est en aucune façon partie prenante dans ce conflit qui ravage le Soudan », réitère le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah dans le communiqué.
A son tour, le Tchad accuse le Soudan de « financer et armer les groupes terroristes opérant dans la sous-région dans le but de le déstabiliser ». Selon le porte-parole du gouvernement, « cette activité subversive, qui perdure, est une source de préoccupation majeure pour le Tchad, qui subit les conséquences de ces actions. » Le communiqué rappelle les différentes rébellions organisées depuis le Soudan pour renverser le régime du défunt président tchadien, le Maréchal Idriss Déby Itno.
Une longue histoire de tensions et d’ingérence
Depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR, la tension n’a cessé de monter entre N’Djamena et Khartoum. Le gouvernement soudanais accuse régulièrement le régime de Mahamat Idriss Déby Itno de soutenir les hommes du Général Daglo Hamdan dit Hemedti. Ces accusations ont occasionné une série d’expulsion des diplomates entre les deux pays. Le point culminant de cette tension, jusque-là, est le rappel de l’ambassadeur soudanais au Tchad en juin 2024.
Un appel à un cessez-le feu
Fort de son histoire commune avec le Soudan, le gouvernement tchadien appelle à « un cessez-le-feu immédiat et au retour au dialogue » entre les forces armées en présence au Soudan. Le communiqué d’indiquer que le « Tchad poursuivra ses efforts en faveur de la stabilité régionale, en dépit des attaques injustifiées dont il fait l’objet. »
CA/ac/APA