Bassirou Diomaye Faye a prêté serment mardi 2 avril en tant que 5e président du Sénégal, succédant à Macky Sall.
Pour diriger son premier gouvernement, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, élu à l’issue du scrutin du 24 mars avec un score de 54,28%, a porté son choix sur Ousmane Sonko.
Dans le discours qui a suivi sa nomination, le premier ministre a remercié le chef de l’Etat pour la confiance placée en lui, rappelant que « l’heure est au travail et non à la gabegie».
M. Sonko a indiqué que les membres de son cabinet seront désignés prochainement. Selon le site de la télévision nationale, la publication de cette liste est programmée pour mercredi à partir de 15 heures.
Mardi soir, le Professeur Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur de Macky Sall a été nommé ministre, Directeur de Cabinet du président de la République. De même, Oumar Samba Ba a été reconduit au poste de ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République.
Une élection renvoyée
L’entrée en fonction, mardi 2 avril, du cinquième président du Sénégal est l’épilogue d’un processus électoral qui a été riche en rebondissements.
Prévue initialement le 25 février 2024, la présidentielle a été reportée sine die par Macky Sall à dix heures de l’ouverture de la campagne électorale.
Le chef de l’Etat sortant a invoqué une crise institutionnelle entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.
Après la publication, en janvier, de la liste définitive de 20 candidats après un premier tri qui a permis de retenir 21 sur 93 dossiers de candidatures, des accusations de corruption ont visé deux juges constitutionnels. Le Parti démocratique sénégalais (Pds, libéral) dont le candidat Karim Wade a été recalé est porteur de ces accusations.
Avec le soutien des députés de la majorité, les libéraux ont obtenu l’installation d’une commission d’enquête parlementaire.
Lundi 5 février, l’Assemblée nationale a adopté une loi reportant la Présidentielle au 15 décembre 2024.
Annulation du report par le Conseil constitutionnel
Mais ce renvoi a été annulé par le Conseil constitutionnel à la suite d’une saisine d’une partie des candidats. Les juges électoraux ont demandé, dans la foulée, au président sortant de fixer une nouvelle date dans les meilleurs délais. S’engageant à exécuter la décision des sept sages, Macky Sall a appelé à des concertations à l’issue desquelles la date du 2 juin a été proposée pour la tenue d’un scrutin. Il a été aussi proposé au président de rester en poste jusqu’à l’installation de son successeur.
Lundi 4 mars, le président Sall a reçu les conclusions du Dialogue national qu’il a immédiatement soumis au Conseil constitutionnel. Vingt quatre heures plus tard, les sept sages ont annulé les conclusions du Dialogue national et fixé la date de la présidentielle au 31 mars.
Prenant acte de la décision du Conseil, Macky Sall a alors convoqué le corps électoral au 24 mars et fixé la durée de la campagne à 15 jours. Le conseil constitutionnel s’est aligné sur la décision de l’exécutif.
Mais le Pds a attaqué les décrets du président de la République devant la Cour suprême. Déboutés, les libéraux ont décidé de soutenir le candidat Bassirou Diomaye Faye, finalement sorti vainqueur de la présidentielle face à Amadou Bâ, dauphin officiel du président sortant.
AC/APA