Le gouvernement sénégalais a adopté mercredi le projet de décret sur la collecte de la rémunération pour copie privée, une « vieille doléance » de nombreux artistes.
Au Sénégal, le nouveau décret sur la copie privée permettra désormais aux créateurs de contenus de percevoir une redevance prélevée sur les supports d’enregistrement tels que les disques durs, clés USB, cartes mémoire, CD ou DVD.
Cette demande de longue date du secteur culturel sénégalais vise à compenser le préjudice subi par les auteurs, artistes, éditeurs et producteurs. Fin 2023, des artistes s’étaient mobilisés pour exiger l’application des décrets issus de cette directive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), déjà signée par le Sénégal. A ce jour, seuls des pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Cap-Vert, le Burkina Faso et l’Algérie l’appliquent effectivement en Afrique.
Cependant, certains professionnels de la musique estiment que cette rémunération pour copie privée profitera davantage aux « grands artistes » qu’à la majorité. Lamine Faye, bassiste du groupe Jamm Jazz, interrogé par APA, appelle l’Etat à œuvrer pour « donner un statut » aux artistes.
Il plaide également pour un renforcement des textes régissant la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV). « Il n’y a aucun moyen de savoir comment se font les déclarations », a-t-il notamment déploré.
ODL/Sf/ac/APA