La fin de la transition, la gouvernance, la rupture des accords militaires avec la France, les conflits en Libye et au Soudan, les perspectives pour 2025 sont autant de sujets abordés par le Président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno lors de son discours à la nation prononcé ce 31 décembre.
Dans ce discours-bilan, le Président s’est réjoui de l’achèvement de la transition politique, avec la tenue des élections législatives, provinciales et communales le 29 décembre 2024. Il souligne que cette étape, marquée par la paix et l’unité, est un jalon historique pour le Tchad.
La sécurité a également été au cœur des actions du gouvernement, avec des actions décisives telles que l’opération Haskanite pour contrer une attaque de Boko Haram. Le Président a également réorganisé les forces de sécurité intérieure et renforcé leurs capacités, tout en réaffirmant son engagement personnel en tant que soldat et patriote.
Sur le plan de la gouvernance, la lutte contre la corruption occupe une place centrale. La création de l’Autorité indépendante de lutte contre la Corruption et la transformation de la Chambre des Comptes en Cour des Comptes, témoignent d’une volonté de transparence et de gestion efficiente des finances publiques. « L’argent public doit servir l’intérêt général », a martelé Mahamat Idriss Déby Itno.
En matière de diplomatie, le Président exprime une ferme volonté d’affirmer la souveraineté nationale, notamment avec la rupture des accords militaires avec la France. Cette décision audacieuse vise à répondre aux aspirations du peuple tchadien, mais elle comporte des défis économiques, diplomatiques et sécuritaires. « Cette décision souveraine est porteuse de défis majeurs auxquels nous devons faire face. Je sais que nous allons être combattus. J’ai pleinement mesuré les conséquences sécuritaires, économiques, diplomatiques et médiatiques qui peuvent découler de cette décision historique », admet-il. Et d’ajouter que : « Nous n’avons pas écarté la possibilité que nos propres compatriotes vont, malheureusement, être utilisés pour essayer de déstabiliser notre pays. »
En parallèle, le Président appelle au dialogue pour résoudre les crises régionales, notamment au Soudan et en Libye, tout en soulignant l’impact humanitaire et économique de ces conflits sur le Tchad. « Il est temps que le peuple soudanais se reconstruise. Il est également temps que la crise libyenne soit résolue pour l’intérêt des Libyens eux-mêmes et pour celui de l’Afrique et du monde », souhaite-t-il.
Enfin, sur les perspectives pour 2025, le discours est orienté vers des actions concrètes pour le développement. Pour ce faire, le Président prévoit de mettre en œuvre son programme politique axé sur 12 chantiers et 100 actions pour y arriver. Il reconnaît que l’agriculture et l’élevage sont des piliers de l’économie tchadienne et insiste sur la nécessité de moderniser ces secteurs pour réduire la dépendance aux importations. De plus, il met en avant des projets visant à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’électricité, avec une attention particulière portée aux énergies renouvelables.
2025 sera également une année de promotion des jeunes diplômés sans emploi. « Nous devons accueillir 2025 avec beaucoup d’optimisme. Plus de réformes pour l’école de la République, plus d’emplois pour les talentueux jeunes du Tchad, plus d’autonomie pour les braves femmes tchadiennes, plus de protection pour la petite enfance et plus de solidarité au profil des personnes vulnérables », a promis le Maréchal du Tchad.
CA/ac/Sf/APA