Le président Joseph Boakai a affirmé mardi que la lutte contre la corruption au Libéria ne serait efficace que si le système judiciaire du pays s’engage activement dans ce combat.
Il s’exprimait à l’occasion de l’ouverture officielle de la session de mars 2025 de la Cour suprême, sur invitation de la présidente de la Cour, Sie-A-Nyene Gyapay Yuoh. L’événement, organisé au Temple de la Justice, a réuni la présidente de la Cour, les juges associés, des membres de l’Assemblée nationale ainsi que des magistrats et juges.
Tout en réaffirmant l’engagement de son administration envers l’État de droit, le président Boakai a souligné l’importance d’un pouvoir judiciaire indépendant et impartial, fondement d’un nouveau Libéria où la rationalité doit prévaloir dans la gestion gouvernementale.
Il a encouragé les juges de la Cour suprême à rendre la justice « sans peur, ni favoritisme, ni retard », conformément aux principes énoncés dans la Constitution libérienne.
À 80 ans, le président Boakai a pris ses fonctions avec la promesse d’éradiquer la corruption et d’assurer la transparence dans la gestion publique. Il a indiqué que son administration compte sur l’appui du système judiciaire pour traiter les affaires de corruption, notamment celles où le gouvernement de son prédécesseur, George Weah, a été accusé d’implication.
Il a précisé que l’État de droit reste un pilier central de l’Agenda pour un développement inclusif de son administration et qu’il continuera de collaborer avec le système judiciaire pour garantir un cadre juridique opérationnel et efficace.
Le mois dernier, Boakai a ordonné la suspension immédiate des fonctionnaires qui n’avaient pas respecté la déclaration de leurs actifs dans le délai de dix jours imparti aux ministres et autres hauts responsables. La Commission anti-corruption du Libéria a publié une liste de ces fonctionnaires, confirmant leur suspension sans salaire jusqu’à ce qu’ils se conforment à la directive et soumettent leur déclaration.
Pour le président Boakai, le manquement à la déclaration des actifs compromet ses efforts pour lutter contre la corruption et garantir la responsabilité et la transparence, des valeurs essentielles qu’il entend maintenir comme priorités de son administration.
Dans son discours, Boakai a salué l’héritage judiciaire du Libéria, rendant hommage aux anciens présidents de la Cour suprême, en particulier Samuel Benedict, le premier président de la Cour, dont les décisions ont profondément marqué la jurisprudence nationale. Il a aussi évoqué Louis Arthur Grimes, ancien président de la Cour et ancien procureur général, qui a défendu la souveraineté du Libéria à la Société des Nations.
Il a appelé le système judiciaire à poursuivre les traditions juridiques ayant soutenu la gouvernance démocratique du Libéria pendant plus d’un siècle.
En conclusion, le président a adressé ses vœux de succès à la Cour suprême pour la session de mars 2025 et a réaffirmé son engagement envers le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs et d’égalité entre les branches du gouvernement.
WN/as/lb/te/Sf/APA