Le tremblement de terre de 2023 à Al Haouz a été un révélateur des failles existantes, mais il offre une opportunité de repenser la construction et notamment l’assurance des bâtiments.
Le Maroc envisage l’assurance obligatoire des bâtiments comme protection contre les catastrophes naturelles. Cette mesure devrait alléger le fardeau économique associé aux catastrophes naturelles. Bien que le secteur immobilier ait enregistré une forte croissance depuis 2005, représentant désormais environ 5 % du produit intérieur brut (PIB), le nombre de logements assurés demeure insuffisant. À l’heure actuelle, l’assurance des bâtiments n’est rendue obligatoire que pour les prêts hypothécaires, ce qui signifie que de nombreuses maisons restent sans couverture.
Rendre l’assurance des bâtiments obligatoire offrirait aux propriétaires une protection contre les catastrophes naturelles, les incendies, le vol et les dégâts des eaux, tout en allégeant la pression exercée sur le gouvernement. Une étude de faisabilité devrait fournir des données précieuses qui aideront les autorités à déterminer la pertinence d’une législation imposant l’assurance des bâtiments.
Bien que le secteur des assurances pourrait tirer profit de cette mesure, l’objectif principal demeure la protection des propriétaires et la réduction de l’impact économique des catastrophes naturelles.
En mars 2019, le Maroc a adopté une loi rendant obligatoire l’assurance contre les catastrophes naturelles pour tous les citoyens. Par ailleurs, un Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) a été créé pour venir en aide à ceux qui ne peuvent assumer les coûts de cette assurance. Le FSEC est financé par une taxe de solidarité de 1 % sur les primes d’assurance, à l’exception de l’assurance-vie.
La Banque mondiale a soutenu les initiatives marocaines en matière de réponse aux catastrophes par le biais d’un prêt de 275 millions de dollars, visant à renforcer la résilience financière du pays face aux catastrophes naturelles sur une période de 15 ans. Néanmoins, le tremblement de terre survenu en 2023 a mis en lumière certaines vulnérabilités, avec des dizaines de milliers de maisons endommagées, obligeant le gouvernement à mobiliser des fonds considérables pour la reconstruction.
RT/Sf/ac/APA