Le Maroc pointe 63ᵉ sur 133 pays au Financial Secrecy Index, un classement des pays qui contribuent le plus à aider les particuliers à dissimuler leurs finances à la justice.
Le Maroc enregistre une avancée mesurée en matière de transparence financière, selon l’édition 2025 de l’Indice de secret financier (Financial Secrecy Index) publiée par l’organisation indépendante Tax Justice Network. Le Royaume se classe 63ᵉ sur 133 pays analysés, avec un score de 45 sur 100, se plaçant ainsi dans la moyenne mondiale.
Le rapport évalue la part du Maroc dans le marché mondial des services financiers permettant la dissimulation de capitaux à 0,01 %. Un chiffre modeste qui reflète toutefois des efforts notables pour améliorer le cadre réglementaire. Le Royaume a notamment rejoint l’initiative d’échange automatique d’informations fiscales de l’OCDE et instauré un cadre juridique pour l’identification des bénéficiaires effectifs, bien que l’accès aux données demeure encore restreint.
Le système bancaire marocain a également été renforcé, en particulier pour les opérations impliquant des clients étrangers, marquant une volonté politique d’aligner les pratiques nationales sur les standards internationaux.
Cependant, des lacunes persistent. Le Maroc ne dispose pas encore d’un registre public complet répertoriant les propriétaires réels des entreprises. La transparence reste partielle pour les sociétés et fiducies, et certaines professions, telles que les avocats, notaires ou experts-comptables, échappent encore à une régulation stricte. Ces insuffisances freinent la lutte contre l’évasion fiscale et limitent l’accès à des données cruciales pour les investisseurs et la société civile.
Sur le plan régional, le Maroc devance l’Algérie (71ᵉ) et la Tunisie (87ᵉ), et se rapproche de l’Afrique du Sud (60ᵉ), mais reste en retrait par rapport à d’autres juridictions plus opaques du monde arabe, telles que les Émirats arabes unis (9ᵉ), le Qatar (27ᵉ) et l’Arabie saoudite (55ᵉ).
Au niveau mondial, les États-Unis, les Îles Caïmans et la Thaïlande conservent les premières places du classement des juridictions les plus opaques, tandis que la Norvège, la Finlande et la Slovénie apparaissent parmi les plus vertueuses.
Dans ce contexte, les experts estiment que le Maroc devra poursuivre ses réformes, notamment en garantissant un accès public aux informations sur la propriété des entreprises et en imposant davantage de transparence aux structures juridiques. Autant de leviers pour asseoir sa crédibilité sur la scène financière internationale et renforcer son attractivité économique.
MK/ac/Sf/APA