Le président kenyan William Ruto s’est prononcé sur le différend entre son pays et la République démocratique du Congo (RDC) après que son gouvernement a refusé d’arrêter certains individus qui se présentent comme des dissidents congolais.
Ces personnes, dont Corneille Nangaa, l’ancien chef de l’organe électoral de la RDC, ont annoncé vendredi à Nairobi que neuf groupes rebelles congolais, dont le M23, s’étaient unis pour former « l’Alliance du fleuve Congo (AFC) », selon des sources contactées par APA ce lundi.
Suite à ce développement, le gouvernement congolais a demandé l’arrestation des personnes qui ont publié la déclaration. Le Kenya a refusé d’obtempérer, ce qui a conduit Kinshasa à rappeler son ambassadeur, John Nyakeru, de Nairobi.
S’exprimant sur la situation, le président Ruto a déclaré qu’il rejetait l’arrestation des individus parce que le Kenya est une démocratie où les gens ne peuvent pas être arrêtés pour avoir émis de simples déclarations.
« Le Kenya est une démocratie ; nous ne pouvons pas arrêter quelqu’un qui a fait une déclaration. Nous arrêtons les criminels. Si quelqu’un a commis un crime, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le traduire en justice », a-t-il déclaré.
« Combien de personnes font des déclarations contre moi au Kenya ? Chaque jour, des gens font des déclarations, c’est ça la démocratie », a-t-il ajouté.
À la suite de cet incident, Kinshasa a convoqué l’ambassadeur du Kenya en République démocratique du Congo, après qu’une figure de l’opposition congolaise a annoncé à Nairobi qu’elle créait une alliance politico-militaire avec les rebelles du M23 et d’autres groupes armés.
Nangaa, qui était président de la commission électorale pour les élections de 2018 en RDC, a appelé à « l’union de toutes les forces politiques, sociales et militaires » pour « reconstruire l’État » et « restaurer la paix » dans ce pays d’Afrique centrale appauvri et déchiré par les conflits.
En ce qui concerne le rappel par la RDC de son ambassadeur de Nairobi, M. Ruto a déclaré que c’était leur droit, mais que le Kenya ne pouvait pas arrêter les personnes qui avaient publié la déclaration.
CU/abj/lb/te/APA