Ayant alerté contre les cartels criminels au Myanmar (ex-Birmanie), les autorités kenyanes annoncent avoir mené des interventions à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar afin de négocier la libération de leurs ressortissants capturés par des cartels chinois.
L’Ambassade du Kenya à Bangkok, en Thaïlande a publié un communiqué, exhortant une nouvelle fois les citoyens kényans à cesser de voyager vers le Myanmar (ex-Birmanie), un pays de l’Asie du Sud-Est, où de nombreuses victimes tombent dans les griffes de cartels criminels chinois. Selon l’Ambassade, des dizaines de jeunes Kényans se retrouvent piégés dans des complexes contrôlés par ces cartels, où ils sont littéralement réduits en esclavage.
D’après le communiqué daté du mois d’octobre, les chefs de ces cartels « réclament jusqu’à 12 000 dollars américains pour la libération de chaque travailleur piégé, affirmant les avoir achetés pour 45 000 RMB chacun ». L’Ambassade précise que ses responsables se trouvent depuis deux semaines à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, tentant de négocier la libération de dix Kényans ayant lancé un appel à l’aide, craignant pour leur vie.
Les victimes de ces escroqueries ont été attirées par de fausses offres d’emploi en Thaïlande, dans le secteur des cryptomonnaies et du service clientèle. Après avoir payé des sommes importantes à des agents de recrutement, elles sont emmenées en voiture de Bangkok à la ville frontalière de Maesot, avant de traverser illégalement la frontière vers le Myanmar. Une fois dans des complexes de haute sécurité, les Kényans sont formés pendant dix jours pour apprendre les techniques de fraude et sont soumis à des conditions de travail inhumaines : « 19 heures de travail quotidien, sous menace de tortures en cas de non-atteinte des objectifs ».
L’Ambassade souligne que plusieurs Kényans « ont été électrocutés et confinés dans des cellules sans nourriture », bien qu’aucun décès n’ait encore été rapporté parmi eux. Certains travailleurs sont « vendus à d’autres entreprises pour 50 000 Bahts thaïlandais s’ils ne réussissent pas à remplir leurs quotas ou s’ils tombent malades ».
L’Ambassade a également révélé avoir identifié 45 autres Kényans dans différents complexes de fraude, et certains ont été libérés après le paiement de rançons. Toutefois, d’autres Kényans semblent avoir rejoint les cartels et participent désormais à la traite d’autres compatriotes, moyennant une rémunération.
Les conditions de guerre civile au Myanmar ont aggravé la situation, certains complexes étant désormais sous la protection de groupes insurgés qui extorquent des fonds aux personnes cherchant à fuir. Malgré ces obstacles, l’Ambassade assure les familles des victimes « qu’elle continue de déployer tous les efforts nécessaires pour obtenir leur libération ».
AC/Sf/APA