Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a fermement demandé la rétraction immédiate de ces allégations et a exprimé son inquiétude quant à la liberté de la presse dans le pays.
Le climat médiatique au Mozambique est actuellement tendu, avec des hauts fonctionnaires accusant les journalistes de collusion avec les groupes terroristes actifs dans la province de Cabo Delgado.
Les déclarations incendiaires ont été faites lors de discours publics par des personnalités telles que le gouverneur de Cabo Delgado, Valige Tauabo, et l’administrateur du district de Quissanga, Sidónio José. Ces fonctionnaires ont accusé anonymement des journalistes et des organes de presse d’être en collusion avec les terroristes opérant dans la région.
Le 17 février, le gouverneur Tauabo a publiquement affirmé que des journalistes avaient conclu des « accords » avec les terroristes et que leurs reportages étaient influencés par ces derniers. Des propos similaires ont été tenus par Sidónio José le 16 février, qui a déclaré que des journalistes anonymes fabriquaient de fausses nouvelles sur le terrorisme, selon des sources telles que le magazine privé Integrity Magazine et l’Institut des médias d’Afrique australe.
Ces accusations ont soulevé de sérieuses préoccupations quant à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes couvrant l’insurrection à Cabo Delgado. Muthoki Mumo, responsable des programmes Afrique au Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a exprimé son inquiétude au sujet des menaces proférées à l’encontre des médias par les fonctionnaires de Cabo Delgado. Il a souligné que les journalistes opérant dans la région courent déjà de grands risques et que de telles accusations peuvent aggraver leur sécurité.
Mumo a appelé Valige Tauabo et Sidónio José à retirer immédiatement leurs commentaires diffamatoires et à soutenir plutôt le journalisme indépendant, crucial pour informer les Mozambicains sur les événements qui affectent leur vie.
Les journalistes locaux ont également signalé les défis auxquels ils sont confrontés lors de la couverture du conflit à Cabo Delgado. Alors que le gouvernement mozambicain, avec le soutien de troupes régionales, lutte contre l’insurrection menée par des milices affiliées à l’État islamique, les médias locaux sont pris dans un environnement difficile où la vérité et la sécurité sont constamment remises en question.