Les journaux sénégalais, reçus lundi à APA, traitent principalement du renversement du président Alpha Condé par le Groupement des Forces Spéciales (GFS), une unité d’élite de l’armée guinéenne.
Alpha Condé ne terminera pas son troisième mandat arraché en octobre 2020 « à l’issue d’un scrutin contestée par l’opposition », rappelle Sud Quotidien. Le premier président élu de la Guinée, âgé de 83 ans, est désormais « en résidence surveillée », précise la source.
« Le président Condé (est) entre les mains des putschistes », insiste Le Soleil. Patron du Groupement des Forces Spéciales (GFS), le colonel Mamady Doumbouya a annoncé la création d’un Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD), rapporte le quotidien national.
L’Observateur explique qu’ « il n’a fallu que quatre heures » aux éléments du GFS pour « déposer Condé ». La chute du chef de l’Etat guinéen a provoqué des scènes de liesse dans la capitale guinéenne : « Ils étaient plusieurs centaines de jeunes à Bambeto à brandir le drapeau national et à se livrer à des rodéos de motos. Ils ont dansé et chanté jusque tard dans la soirée », relate l’envoyé spécial de ce journal.
Même réjouissance notée par Libération du côté du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC, opposition) car la Guinée était dirigée « par un dictateur illégitime ». Cellou Dalein Diallo et compagnie prévoient de tenir en urgence « une réunion entre les acteurs sociaux et politiques autour de la situation » du pays.
Pour sa part, Le Quotidien se fait l’écho de la « fin du variant Alpha ». Ce journal affirme que le président déchu « s’est longtemps considéré comme l’alpha et l’oméga de la Guinée » en s’octroyant notamment « une rallonge constitutionnelle ».
A en croire L’AS, Alpha Condé, qui avait promis d’être le Nelson Mandela de l’Afrique de l’Ouest, a été perdu par « son entêtement ». De l’avis de WalfQuotidien, « cet Omega d’Alpha cumulé à ce qui s’est passé au Mali auparavant semble annoncer le printemps subsaharien ».
Vox Populi s’intéresse au profil de Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française passé « de chouchou à bourreau du président guinéen ». C’est un officier supérieur « possédant plus de quinze années d’expérience militaire notamment lors de missions opérationnelles en Afghanistan (ou encore) en Côte d’Ivoire », signale ce quotidien.
Enfin, EnQuête informe que le nouvel homme fort de Conakry a convoqué, ce lundi au palais présidentiel Sékhoutouréya, « tous les ministres et présidents d’institution », non sans dire que les militaires au pouvoir « interprètent tout refus (d’y participer) comme de la rebellion ».
ID/APA