Jeudi, la Cour d’Assises de Paris rendra le verdict dans l’affaire du Dr. Sosthene Munyemana, accusé d’avoir été au premier plan des massacres à Tumba – une localité de l’actuelle ville de Huye, dans le sud du Rwanda.
Le Dr Sosthene Munyemana, ancien médecin de l’hôpital universitaire de Butare (CHUB), dans le sud du Rwanda, est accusé de génocide, de crimes contre l’humanité et de complicité dans ces crimes, a révélé une source judiciaire, alors que le verdict est prévu pour mardi.
L’Avocat général Sophie Havard, l’un des procureurs, a demandé à la Cour de déclarer Munyemana coupable afin que « les crimes contre l’humanité ne restent pas des crimes sans criminel, un génocide sans auteur ». Le parquet a aussi requis une peine de 30 ans d’emprisonnement contre l’accusé.
A l’époque, Munyemana était un gynécologue de 38 ans à Tumba, dans le quartier universitaire de Butare, au sud du pays. Le procureur français a déclaré qu’il avait supervisé le génocide et qu’il avait participé à un comité local et à des réunions qui organisaient des rafles de civils tutsis.
Il est également accusé d’avoir cosigné en avril 1994 « une motion de soutien » au gouvernement intérimaire qui a supervisé le génocide, selon l’accusation.
Munyemana a reconnu avoir participé à des patrouilles nocturnes locales organisées pour traquer les Tutsis, mais il a affirmé l’avoir fait pour protéger la population locale. Des témoins l’ont vu à des postes de contrôle installés dans la ville où il supervisait les opérations, selon les procureurs.
Jeudi, un juge de la Cour d’Assises de Paris rendra le verdict dans l’affaire du Dr. Sosthene Munyemana qui est accusé d’avoir été au premier plan des massacres à Tumba – une localité de l’actuelle ville de Huye, dans le sud du Rwanda – un rôle qui lui a valu le surnom de « boucher de Tumba ».
Dans l’un des nombreux témoignages présentés devant la Cour d’assises de Paris, une survivante du génocide de 1994 contre les Tutsis a raconté le cauchemar brutal qu’elle a enduré sous les ordres du Dr Sostherne Munyemana.
Le témoin a également révélé que Munyemana, en collaboration avec d’autres chefs de secteur, a mis en place des barrages routiers où de nombreux Tutsi ont été pris pour cible et tués. Elle a affirmé que Munyemana tenait à jour une liste de personnes à tuer.
Les meurtres ne se limitaient pas à la violence physique. Le témoin a affirmé que les femmes tutsies recevaient des injections de seringues contenant des substances mortelles dans leurs parties intimes.
Ces aiguilles, fournies par Munyemana, auraient été remplies de médicaments destinés à provoquer une mort rapide. Le témoin a évoqué les moments inimaginables auxquels elle a assisté, comme le retrait des seringues du corps de sa belle-mère.
Selon la survivante, Munyemana, gynécologue, a activement participé à l’encouragement des Interahamwe (milices hutues) à commettre d’autres meurtres.
CU/abj/fss/ac/APA