Annonçant la libération de plus d’un de migrants illégaux détenus par un réseau de trafiquants d’êtres humains, l’armée nationale libyenne (ANL) inscrit son action dans une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité des frontières et de la population.
L’Armée nationale libyenne (ANL) a affirmé avoir mené une opération d’envergure dans la région de Schweirif, au sud-ouest de la Libye, libérant plus d’un millier de migrants illégaux détenus par un réseau de trafiquants d’êtres humains. Cette information a été communiquée à RIA Novosti par Khalifa Al-Ubeidi, chef du service de presse du haut commandement de l’ANL.
« Les forces de la Brigade Tarek Ben Zeid de l’Armée nationale libyenne ont libéré plus d’un millier de migrants illégaux, majoritairement originaires de pays africains. Ils étaient retenus captifs dans une vaste cachette appartenant à un gang de trafiquants d’êtres humains près de Schweirif », a précisé Al-Ubeidi.
Selon l’armée fidèle au Maréchal Khalifa Haftar du gouvernement de l’est, les membres du gang ont été appréhendés lors de l’opération. Les migrants libérés, parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants, ont été transférés vers des lieux sécurisés où ils ont reçu l’assistance nécessaire, assuré l’ANL, ajoutant que la perquisition du repaire des criminels a également permis de découvrir une quantité importante de stupéfiants.
Al-Ubeidi a souligné que cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité des frontières et de la population, avec d’autres raids prévus dans le futur.
Cette intervention intervient dans un contexte régional tendu. Ahmed Al-Mismari, porte-parole de l’ANL, avait précédemment indiqué à RIA Novosti que le commandement de l’armée libyenne maintenait une coordination étroite avec les autorités du Mali, du Niger et du Tchad pour la protection des zones frontales. Cette coopération est motivée par l’instabilité croissante dans la région et l’augmentation des flux migratoires illégaux.
Al-Mismari a également déclaré que les forces frontales libyennes ont établi trois lignes de défense – à l’ouest, à l’est et au sud – couvrant un total de 4 200 kilomètres. Face à l’ampleur de cette tâche, d’importants renforts ont été déployés pour soutenir les troupes frontales existantes.
Depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est divisée en deux gouvernements rivaux, chacun soutenu par des milices locales et des puissances étrangères. À l’ouest, le Gouvernement d’union nationale (GUN), basé à Tripoli, est reconnu par les Nations unies et soutenu par la Turquie et le Qatar. À l’est, un gouvernement rival appuyé par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar est basé à Tobrouk et bénéficie du soutien de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de la Russie, et dans une moindre mesure, de la France. Cette division a maintenu le pays dans un état de guerre civile prolongée, exacerbant les problèmes de traite des êtres humains et d’immigration irrégulière.
AC/Sf/APA