La cérémonie de signature de l’accord d’accueil de l’évènement, prévu du 4 au 10 septembre 2025, a eu lieu lundi dernier à Alger.
Après Le Caire (Égypte) en 2018 et 2023, mais aussi Durban (Afrique du Sud) en 2021, la capitale algérienne va accueillir la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF, sigle en anglais).
Organisée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), en collaboration avec l’Union Africaine (UA) et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’IATF est présentée par Olusegun Obasanjo, le président du Conseil consultatif de la prochaine édition, comme un rendez-vous majeur « dans le calendrier africain des manifestations économiques, sociales, commerciales et même politiques ».
En outre, l’ancien président du Nigeria a souligné que, « plus qu’une simple entente contractuelle », la signature de l’accord d’accueil par l’Algérie représente « une responsabilité collective des partenaires pour l’excellence et l’innovation » dont l’objectif est de « changer le paysage socio-économique de l’Afrique en élaborant des initiatives progressistes visant à promouvoir le commerce intra-africain et l’intégration continentale ».
Pour Kanayo Awani, vice-présidente exécutive de la Banque du commerce intra-africain d’Afreximbank, « la foire commerciale intra-africaine ouvre des voies alternatives pour le commerce africain. Elle est devenue la plateforme permettant de mettre à jour la vision de la Zlecaf. Elle élargit et approfondit la connaissance de l’environnement commercial du continent et renforce la capacité industrielle des économies africaines ».
L’IATF, a-t-il ajouté, est devenue le moteur de l’accélération des flux commerciaux et d’affaires sur le continent. Pour preuve, les trois dernières foires ont généré des accords commerciaux et d’investissement d’au moins 120 milliards de dollars.
« Les entreprises africaines ont trouvé des acheteurs sur de nouveaux marchés à travers le continent. Les industries ont bénéficié de nouvelles sources de matières premières, d’investissements et de biens d’équipement. Des accords entre gouvernements dans des secteurs essentiels tels que l’agriculture et l’agro-industrie ont été conclus. Des entrepreneurs africains ont décroché d’importants projets gouvernementaux », a précisé Mme Awani.
Au nom de la Zlecaf, le Secrétaire Général Wamkele Mene a indiqué que la Foire commerciale intra-africaine constitue « notre réponse stratégique au défi du manque d’informations commerciales, visant à renforcer le commerce et les investissements intra-africains, le tout sans avoir besoin d’une aide extérieure. L’IATF est aussi un symbole d’espoir et d’opportunité, qui fait tomber les barrières classiques du commerce et de l’investissement pour unir l’identité africaine, à la fois diverse et cohésive ».
Dans la déclaration de l’ambassadeur Albert Muchanga, Commissaire de l’UA chargé du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des minéraux, l’accent a été mis sur le fait que « d’autres régions du monde ont prouvé que le commerce peut être un puissant outil de croissance économique. S’il a permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté dans ces régions, il n’en va pas de même pour l’Afrique. Les échanges entre les pays africains sont faibles ».
La Zlecaf a justement été mise sur pied pour changer cette donne. « Elle devrait non seulement stimuler le commerce intra-africain, mais aussi relever les défis permanents de l’Afrique en matière de création d’emplois, de niveaux élevés de pauvreté et de très faibles niveaux de fabrication et de base industrielle. La Zlecaf a été conçue pour créer un cadre juridique prévisible pour le commerce et l’investissement, offrant ainsi plus de garanties aux investisseurs, apportant ainsi certitude et prévisibilité à l’environnement commercial africain », a détaillé M. Muchanga.
Dans son discours de clôture, Jean-Louis Ekra, ancien président d’Afreximbank et vice-président du Conseil consultatif de l’IATF 2025, a salué « la force de l’unité africaine, de l’objectif commun et de l’action collective en vue de promouvoir le commerce et l’investissement intra-africains ». À l’en croire, « c’est grâce à nos efforts combinés que nous pouvons conduire des changements positifs, encourager l’innovation et créer un avenir meilleur pour tous les habitants du continent africain ».
La Foire commerciale intra-africaine permet aux exposants, sociétés, acheteurs, vendeurs, négociants, investisseurs, capitaines d’industrie, ministres de haut rang, spécialistes du financement du commerce et du conseil, organisations commerciales et économiques, cadres supérieurs d’entreprises et de multinationales, entrepreneurs innovants, médias, de présenter leurs produits et services, de participer à des échanges entre entreprises (B to B) et entre entreprises et gouvernements (B to G), d’établir des réseaux, de nouer de nouveaux contacts commerciaux et de conclure des accords commerciaux. Elle donne également aux délégués l’occasion de recueillir les avis d’une palette d’experts sur un large éventail de sujets et d’opportunités liés au commerce et à l’investissement.
La troisième édition de la Foire commerciale intra-africaine, tenue au Caire, en Égypte, du 9 au 15 novembre 2023, avait attiré plus de 28.000 délégués à la conférence, visiteurs commerciaux et médias. Elle a accueilli 1939 exposants de 130 pays et vu la conclusion d’accords commerciaux et d’investissement d’une valeur de 43,8 milliards de dollars.
ID/ac/APA