Malgré les défis persistants, l’Afrique subsaharienne reste résiliente et déterminée à poursuivre sa trajectoire de croissance et de développement.
Après quatre années mouvementées, l’Afrique subsaharienne semble enfin retrouver son souffle, rapporte le Fonds monétaire international (FMI) publié en marge des Réunions de printemps tenues du 15 au 21 avril avec la Banque mondiale à Washington.
Selon le document reçu à APA, l‘émission d’euro-obligations par des pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya marque la fin d’une période de deux ans où la région a été exclue des marchés internationaux de capitaux. Les ratios de dette publique se stabilisent tandis que les flux de capitaux amorcent un retour prometteur.
Dans l’ensemble, les perspectives s’améliorent progressivement avec une modeste reprise de l’activité économique. Le FMI projette une croissance de 3,4 % en 2023 et 3,8 % en 2024. L’institution de Bretton Woods indique dans le même temps que «près des deux tiers des pays anticipent une croissance en hausse», ajoutant que «cette reprise devrait se prolonger au-delà de 2024, avec une croissance projetée à 4,0 % en 2025». «Parallèlement, le taux d’inflation médian a été réduit de moitié, passant d’environ 10 % en novembre 2022 à environ 6 % en février 2024», poursuit le FMI.
Cependant, tempère le Fonds monétaire international, la région fait toujours face à des défis financiers persistants, notant que « les États subsahariens peinent à obtenir des financements, avec des coûts d’emprunt élevés et des risques de refinancement, exacerbés par une mobilisation des recettes publiques nationales encore insuffisante». Ces contraintes financières obligent les pays à réduire les dépenses essentielles et à affecter des fonds au service de la dette, compromettant ainsi les perspectives de croissance futures.
A en croire le rapport, cette pénurie de financement découle en partie de « la diminution des sources traditionnelles de financement, notamment l’aide publique au développement». Au cours des quatre prochaines années, les « besoins de financement bruts des pays à faible revenu de la région devraient dépasser 70 milliards de dollars par an, soit 6 % du PIB». Les sources de financement concessionnel se raréfiant, les États se tournent vers d’autres solutions caractérisées par des coûts plus élevés et des échéances plus courtes.
Les coûts d’emprunt, tant au niveau national qu’international, restent élevés pour de nombreux pays, représentant jusqu’à 12 % des recettes publiques (hors dons) en 2023, plus du double du niveau observé il y a dix ans. Les perspectives économiques demeurent vulnérables aux risques baissiers, notamment ceux liés à l’instabilité politique croissante, aux chocs climatiques et aux risques géopolitiques mondiaux.
Dans ce contexte, la communauté internationale doit apporter une assistance plus active à la région, tandis que les pays eux-mêmes peuvent agir prioritairement dans trois domaines clés : améliorer les finances publiques tout en limitant les répercussions négatives sur les populations, maintenir une politique monétaire axée sur la stabilité des prix, et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à diversifier l’économie et les sources de financement.
Malgré les défis persistants, l’Afrique subsaharienne reste résiliente et déterminée à poursuivre sa trajectoire de croissance et de développement. Une collaboration accrue entre les acteurs internationaux et nationaux est essentielle pour surmonter les obstacles et bâtir un avenir plus inclusif et prospère pour la région.
AC/APA