L’Afrique du Sud a présenté lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) des preuves des activités génocidaires d’Israël dans le cadre d’une bataille juridique importante contre l’État sioniste concernant ses actions militaires à Gaza.
L’Afrique du Sud est convaincue du caractère génocidaire des actions menées par Israël dans la bande de Gaza. Pour étayer ces accusations, Pretoria a soumis, lundi 28 octobre, des preuves dans un mémoire confidentiel, non publiable conformément aux règles de la Cour internationale de justice, en application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (affaire Afrique du Sud c. Israël).
Le porte-parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, a déclaré que le document présente des preuves suggérant qu’Israël a violé la convention sur le génocide par des actions qui incluent le meurtre systématique de Palestiniens, l’obstruction de l’aide humanitaire et la création de conditions de vie visant à leur destruction physique.
« Les preuves sont détaillées dans plus de 750 pages de texte, appuyées par des pièces à conviction et des annexes de plus de 4.000 pages », a déclaré Magwenya dans un communiqué lundi.
Il a noté que le mémorial était un rappel à la communauté internationale « de se souvenir du peuple palestinien, d’être solidaire avec lui et de mettre fin à la catastrophe ». « Le génocide flagrant de Gaza est visible pour tous ceux qui ne sont pas aveuglés par les préjugés. L’Afrique du Sud exprime sa gratitude aux autres pays qui ont déposé des interventions au titre des articles 62 et 63 pour se joindre à l’affaire qui a été engagée devant la CIJ », a-t-il précisé.
L’Afrique du Sud soutient que les actions d’Israël reflètent une intention particulière de commettre un génocide, soulignant l’échec du gouvernement à empêcher l’incitation au génocide et à demander des comptes aux auteurs.
Les preuves indiquent que la famine est utilisée comme arme de guerre, ce qui aggrave encore la crise humanitaire à Gaza.
Le dépôt de la plainte intervient dans un contexte d’escalade de la violence à Gaza, où les opérations militaires d’Israël se sont intensifiées, entraînant de nombreuses victimes civiles.
Les efforts juridiques de l’Afrique du Sud ont commencé en décembre 2023, aboutissant à ce Mémorial, qui a suscité une attention nationale et internationale considérable.
S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies plus tôt cette année, le président Cyril Ramaphosa a souligné l’importance historique de cette action en justice, établissant un parallèle entre la lutte de l’Afrique du Sud contre l’apartheid et la situation actuelle des Palestiniens.
Il a affirmé que la même solidarité mondiale qui a été essentielle pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud devrait désormais être mobilisée pour combattre l’oppression systémique à laquelle sont confrontés les Palestiniens.
JN/fss/Sf/ac/APA