Les journaux sénégalais, reçus mercredi à APA, traitent essentiellement des obsèques de Bineta Camara, une jeune fille tuée samedi dernier à Tambacounda (452 km à l’est de Dakar) et des nouveaux éléments de l’enquête sur ce meurtre.
Le Témoin se fait l’écho des similitudes entre les cas de Fatoumata Mactar Ndiaye et Bineta Camara. Ce journal, constatant qu’ « aussi bien Fatoumata Mactar Ndiaye, ancienne vice-présidente du CESE (Conseil économique, social et environnemental) que Bineta Camara ont été tuées par des proches de leurs familles », se pose une question : « la proximité serait-elle meurtrière ? »
Dans les colonnes de ce journal, le sociologue Djiby Diakhaté soutient qu’ « en milieu urbain, la proximité n’est pas affective et éthique mais (plutôt) maléfique ». En d’autres termes, il affirme que « l’individualisme se développe et les formes de proximité qui se nouent sont plus artificielles que réelles avec un niveau d’hypocrisie qui peut être très élevé ».
L’Observateur informe que « Tambacounda (a enterré) sa fille dans la douleur et la police sécurise le domicile du présumé assassin ». Dans ce journal, Malal Camara, le Directeur général de l’Agence de développement local (ADL) et père de la victime raconte que « Bineta était (s)a confidente et qu’elle ne lui a jamais manqué de respect. Elle ne manquait jamais les cinq prières (quotidiennes) ».
Sous le titre « l’erreur de ma fille Bineta… », ce parent meurtri fait savoir que le présumé tueur Pape Alioune Fall étant « considéré comme un membre de la famille », sa fille lui a ouvert les portes de la maison en l’absence du vigile.
Pour sa part, WalfQuotidien fait remarquer que d’après « les premiers résultats de l’enquête menée par le Commissariat urbain de Tambacounda, Bineta Camara (23 ans) a été victime d’une strangulation ». Cet acte hideux a aussitôt exhumé le débat sur l’application de la peine de mort au Sénégal. A en croire Mamadou Saliou Sow, le Secrétaire d’Etat aux droits humains cité par Le Soleil, « le retour de la peine de mort n’est pas d’actualité ».
Sud Quotidien rapporte que « la douleur ne désemplit pas », avant de souligner que « la police écarte (la thèse du) complot ». En effet, selon le bureau des relations publiques de la Police nationale, « le mis en cause (Pape Alioune Fall) n’a bénéficié d’aucun soutien dans son forfait ».
Poursuivant, ce journal cite le Professeur Amsatou Sow Sidibé qui dit avoir « l’impression d’être à la période antéislamique (durant laquelle) on enterrait les filles vivantes ». Dans sa tentative d’explication de la recrudescence de la violence, le sociologue Aly Khoudia Diaw, interviewé par Sud Quotidien, note que « nous vivons dans une société difficile où les jeunes n’arrivent pas à trouver de l’emploi et où les parents n’arrivent pas à subvenir correctement à leurs besoins ».
En outre, l’analyste des faits sociaux relève « le recul de la foi et de l’éducation » avant de conclure que tout cela se traduit « dans le comportement des personnes ». De son côté, Vox Populi renseigne qu’ « une marche (est) prévue le 26 mai prochain à Tambacounda » pour dire non à toutes les formes de violence ciblant les femmes.
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