La prochaine élection présidentielle, prévue en mai 2026, marquera un tournant avec la disparition du poste de Premier ministre au profit d’un vice-président élu aux côtés du chef de l’État.
Le Parlement somalien a voté à l’unanimité en faveur du passage à un régime présidentiel et de l’instauration du suffrage universel direct.
Cette décision, prise malgré les critiques d’un ancien président, ouvre la voie à des élections locales prévues pour le 30 juin 2024, où le principe «une personne, une voix» sera enfin appliqué.
Le principe du suffrage universel direct, disparu depuis l’ascension au pouvoir du dictateur Siad Barré en 1969, retrouve ainsi sa place dans le pays de la Corne de l’Afrique.
Après des décennies de chaos post-chute de Siad Barré en 1991, la politique somalienne s’est longtemps articulée autour de conflits claniques, alimentant l’instabilité et favorisant l’insurrection des islamistes radicaux shebab depuis 2007.
Les révisions constitutionnelles, approuvées par les législateurs des deux chambres, ont pour objectif de mettre fin à ce système complexe et source de tensions politiques.
Mahad Wasuge, du Somali Public Agenda, souligne que bien que la Constitution soit provisoire depuis 2012, le processus de révision a débuté il y a une décennie, avec pour ambition de la rendre conforme à un processus démocratique légitime.
Cependant, ces réformes ne font pas l’unanimité. L’ancien président Mohamed Abdullahi Farmaajo les dénonce comme illégales et non représentatives de la situation politique actuelle.
Omar Mahmood, chercheur à l’International Crisis Group, craint quant à lui que ces changements n’accroissent les tensions politiques, notamment avec des régions comme le Puntland, qui revendiquent une plus grande autonomie.
Malgré les critiques, le président actuel, Hassan Cheikh Mohamoud, poursuit ses efforts pour stabiliser le pays.
La prochaine élection présidentielle, prévue en mai 2026, marquera un tournant avec la disparition du poste de Premier ministre au profit d’un vice-président élu aux côtés du chef de l’État. Les élections locales serviront de tremplin pour les élections nationales, désormais disputées par seulement deux partis dans un système de représentation proportionnelle.
Avec Afp