La Russie apporte son soutien à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, jugeant cette initiative comme une « solution africaine aux problèmes africains », a déclaré jeudi la Directrice du département du partenariat avec l’Afrique du ministère russe des Affaires étrangères.
La Russie considère la formation de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel comme « un pas important dans la consolidation des efforts du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour assurer la sécurité nationale et résoudre les problèmes socio-économiques », a affirmé Tatiana Dovgalenko dans une interview exclusive accordée à l’agence RIA Novosti.
« Partant du principe fondamental +une solution africaine aux problèmes africains+, nous pensons que cette initiative répond pleinement aux intérêts des peuples de ces États et aura un impact positif sur la mise en place d’une nouvelle architecture de sécurité régionale », a souligné la diplomate russe.
Selon Mme Dovgalenko, « l’objectif le plus important de l’alliance est de contrer la menace terroriste dans la zone du Sahara et du Sahel ». Elle a pointé du doigt la responsabilité occidentale dans la détérioration sécuritaire de la région, rappelant que « la situation dans la région est en effet difficile, non sans l’aide de l’Occident, qui a été directement impliqué dans la destruction de l’État libyen en 2011 ».
« Aujourd’hui, les combattants qui ont été utilisés dans la lutte contre Mouammar Kadhafi constituent le noyau des formations djihadistes affiliées à Al-Qaïda et à Daech dans le Sahel », a-t-elle précisé.
La haute responsable du ministère russe des Affaires étrangères a salué les avancées déjà réalisées par « la +troïka du Sahel+» qui « reprend progressivement le contrôle du territoire national ». Elle a notamment mis en avant que « la formation des forces armées unies de l’Alliance des États du Sahel, comptant environ 5 000 personnes, est presque terminée ».
Mme Dovgalenko a également détaillé le soutien apporté par Moscou à ces pays africains.
« La Russie fournit une assistance au renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme et à l’amélioration de l’efficacité opérationnelle des forces armées nationales par l’envoi de spécialistes et d’équipements militaires et la formation du personnel militaire et des forces de l’ordre, ainsi qu’au développement socio-économique des pays de la région », a-t-elle énuméré.
Cette prise de position russe intervient alors que les trois pays sahéliens, qui ont tous connu des coups d’État militaires ces dernières années, ont rompu leurs liens militaires avec la France et d’autres partenaires occidentaux pour se rapprocher de la Russie.
AC/Sf/APA