Lors du forum Investir dans l’énergie en Afrique à Paris, le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua, a dévoilé les plans ambitieux de son pays dans le secteur gazier, notamment la création d’une société nationale du gaz prévue d’ici le troisième trimestre 2024.
Le gouvernement congolais, sous l’impulsion du ministre Itoua, a indiqué, dans un communiqué parvenu ce jeudi à APA, sa volonté de prioriser le marché local dans l’utilisation du gaz produit sur son territoire.
« Le gaz sera transformé principalement pour le marché local. Gaz, GPL, GNL, c’est la cible principale. S’il y a un excédent, nous l’exporterons. En termes d’exportation, ce ne sera pas pour l’Europe, mais pour la sous-région, où les besoins sont également très élevés », a déclaré le ministre Itoua, soulignant ainsi l’engagement envers la régionalisation des ressources énergétiques.
Cet engagement envers le développement gazier intervient dans un contexte où le pays a connu une série de projets de GNL à grande échelle, dont les projets multiphases Banga Kayo de Eni et Congo LNG d’Eni. Le ministre Itoua a également mis en lumière l’importance de la collaboration entre le secteur public et privé pour dynamiser les projets gaziers intégrés et attirer les investissements nécessaires pour augmenter la production et stabiliser le marché.
Dans cette perspective, le ministre a également annoncé une augmentation de 60 % de la production pétrolière d’ici un à deux ans. Cette affirmation est étayée par les récentes activités de fusions et acquisitions dans le secteur, avec Trident Energy ayant acquis le mois dernier les actifs congolais de Chevron et TotalEnergies.
« Peut-être que 95 % des investissements dans le secteur pétrolier au Congo proviennent des COI », a précisé le ministre Itoua. « Notre responsabilité [en tant que gouvernement] est de créer le meilleur environnement commercial, le meilleur réseau juridique et les meilleures installations pour attirer les investisseurs et les partenaires intéressés à construire des solutions avec nous », a-t-il indiqué.
En mettant l’accent sur l’importance de la sécurité énergétique et de la transition énergétique, le ministre Itoua a souligné que l’accès universel à l’électricité et la cuisson propre sont des priorités majeures pour la République du Congo et le continent africain. « Notre point de départ est de résoudre la pauvreté énergétique – non seulement pour nous-mêmes, mais pour le monde entier. La sécurité énergétique s’oppose-t-elle à la transition énergétique ? Non, nous pouvons faire les deux en même temps », a-t-il dit.
Ces annonces marquent un tournant majeur dans la stratégie énergétique de la République du Congo, positionnant le pays comme un acteur émergent majeur dans le secteur gazier régional.
ARD/ac/APA avec APO Group