Les journaux sénégalais, reçus mardi à APA, traitent principalement de l’avenir politique de Khalifa Ababacar Sall, l’ancien maire de la ville de Dakar, récemment sorti de prison après sa condamnation dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance.
Le Quotidien, sous le titre « Bataille de l’opinion », annonce qu’il y a présentement une polémique autour de la grâce accordée à Khalifa Ababacar Sall. Ce journal rapporte que « le camp de Macky Sall affirme que c’est l’ancien maire de Dakar qui a demandé à être gracié. Celui de Khalifa Sall le réfute catégoriquement ».
Vox Populi narre « les vérités crues des Khalifistes ». Dans les colonnes de ce journal, Moussa Tine, le président de l’Alliance Démocratique Pencoo (opposition) soutient que « Khalifa a dit et répété plusieurs fois qu’il n’allait pas demander la grâce. (Il) a d’ailleurs refusé de sortir de prison quand on lui a dit qu’il était libéré. Parce que ni lui, ni aucun de ses avocats n’a demandé une grâce. Me Khassimou Touré (l’auteur de la demande de grâce) avait annoncé avoir quitté la défense de Khalifa. Il ne pouvait, dès lors, plus le représenter dans aucune procédure ».
De son côté, Le Témoin se demande « pourquoi sa libération (intervenue dimanche soir) a tant tardé ? » A en croire ce quotidien, « Khalifa Ababacar Sall aurait, en réalité, dû recouvrer la liberté depuis le mois de juillet (dernier). N’eut été le décès du Secrétaire général du Parti Socialiste (PS, mouvance présidentielle), Ousmane Tanor Dieng, l’ex-maire de Dakar aurait pu embrasser sa vieille mère il y a deux mois, en tout cas bien avant la Tabaski ».
Justement, dans L’Observateur, Awa Niang, la maman de l’ancien édile de la capitale estime que « Macky Sall n’a pas été reconnaissant envers (son fils). Lorsqu’il a eu des démêlées avec Abdoulaye Wade, il est venu se plaindre auprès de Khalifa Sall (en lui disant) qu’il était sur le point d’être emprisonné (et) qu’il avait peur de la prison ». Concluant son propos dans ce journal, la mère du chef de file de la coalition « Manko Taxawu Sénégal » affirme que « tout le mal (qu’il) souhaite à (son) fils est qu’il devienne Président de la République du Sénégal ».
Même si Khalifa Ababacar Sall, dans WalfQuotidien, croit que « rien ne pourra (l’) arrêter si ce n’est la volonté divine », il reste que son avenir sur la scène politique est flou. Selon le juriste Iba Camara interviewé par L’AS, « Khalifa Sall peut recouvrer ses droits civiques (être électeur, éligible, témoin, occuper des fonctions publiques, etc). Pour ce faire, il faut l’amnistie ou l’abrogation pure et simple de l’article L31 du Code électoral ».
Pour le Professeur Ngouda Mboup, spécialiste en Droit Constitutionnel cité par L’AS, « l’incapacité d’exercer une fonction publique élective ne peut être appliquée que si le juge l’a expressément prononcée. Khalifa Ababacar Sall pourra bel et bien être candidat en 2024 (pour la prochaine présidentielle) ».
Tout compte fait, EnQuête souligne que « Macky (est le) seul maître à bord » dans le processus de recomposition politique. En effet, fait remarquer ce journal, le chef de l’Etat « actionne son rouleau compresseur. Avec la libération de Khalifa Sall, il relance (ainsi) le débat qu’il contrôle selon ses calculs ».
Accusé d’avoir détourné 1,8 milliard F CFA de la régie d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, était en prison depuis le 7 mars 2017. Le socialiste avait été condamné à 5 ans de prison assortis d’une amende pénale de 5 millions F CFA.
ID/cat/APA