Les journaux sénégalais, reçus mardi à APA, font la part belle au débat portant sur le couplage des élections locales et des législatives.
EnQuête, évoquant la possibilité de couplage des locales et des législatives en décembre 2019, estime que c’est « un couteau à double tranchant ». Ce journal souligne que le président Macky Sall, depuis son accession à la magistrature suprême, a organisé six élections, sans compter celles du Haut Conseil des Collectivités territoriales, avant de soutenir que des législatives « anticipées vont mettre en jeu la forte majorité de Benno Bokk Yakaar (BBY, mouvance présidentielle) à l’Assemblée nationale ».
Pour sa part, Rewmi Quotidien y voit un « soupçon de complot contre (Moustapha) Niasse », l’actuel président de l’Assemblée nationale. A en croire ce journal, pour que les locales et les législatives puissent être couplées, il faut au préalable « dissoudre l’Assemblée nationale » et cela ne peut se faire sur « un simple coup de tête ». Enfin, Rewmi Quotidien soutient que « le calendrier républicain est sacré ».
En tout cas, pour L’Observateur, le président « Macky (Sall est) entre risques et ristournes ». Dans les colonnes de ce journal, Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord) précise que « l’article 87 de la Constitution, en ses alinéas 1 et 2, donne au président de la République la prérogative de dissoudre l’Assemblée nationale au bout de deux années de législature ».
Installée le 14 septembre 2017, la 13ème législature va donc boucler deux ans le 14 septembre prochain. De l’avis de M. Dione, la multitude « de partis, de coalitions de partis politiques et d’indépendants, les problèmes liés au parrainage, au fichier électoral, dans un contexte de rupture du dialogue politique aggravée par la victoire du président Sall à la présidentielle du 24 février 2019 non reconnue par les candidats de l’opposition » ne plaident pas en faveur du couplage des locales et des législatives.
Serigne Cheikh Mbacké, le président du groupe parlementaire « Liberté et démocratie » (opposition) dit attendre, dans les colonnes de L’Observateur, qu’« Abdoulaye Wade (l’) interpelle sur le sujet », là où Abdou Mbow, le porte-parole adjoint de l’Alliance Pour la République (APR, mouvance présidentielle) indique qu’« au niveau de l’APR, la question n’est pas encore abordée ».
Toujours par rapport aux locales prévues en décembre 2019, WalfQuotidien s’intéresse aux « maires (qui sont) sur siège éjectable » citant notamment Abdoulaye Baldé, fondateur de l’Union des centristes du Sénégal (UCS). En effet, le maire de Ziguinchor (sud) est fortement menacé par la percée d’Ousmane Sonko, chef de file des Patriotes du Sénégal pour l’éthique, le travail et la fraternité (Pastef, opposition).
Analysant l’avenir du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) auquel il appartient, Lamine Ba « vote le sopi (changement) » Selon lui, « il faut refaire un nouveau parti » car le PDS dont le fondateur Me Abdoulaye Wade a gouverné le Sénégal de 2000 à 2012, « ne peut plus fonctionner avec cette organisation ».
ID/cat/APA