La France souhaite «construire des partenariats équilibrés» qui doivent «être bénéfiques» aux pays africains, a déclaré samedi à Nairobi le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, à l’heure où Paris est confronté à une vive remise en question sur le continent, notamment au Sahel.
Le chef de la diplomatie française, qui a pris ses fonctions en janvier, a entamé samedi au Kenya sa première tournée africaine, qui le mènera ensuite au Rwanda, où il assistera dimanche aux commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsi, puis en Côte d ‘Ivoire.
«La France aura comme vocation à renouveler et construire des partenariats équilibrés, respectueux mutuellement, et au bénéfice de l’ensemble des pays, avec les pays africains», a déclaré Stéphane Séjourné lors d’une conférence homologue de presse à Nairobi avec son kényan Musalia Mudavadi.
«C’est tout l’enjeu de notre feuille de route : diversifier ces partenariats, les rendre bénéfiques pour les pays dans lesquels nous allons investir», at-il poursuivi.
«En Afrique, il n’y a pas que le Sahel, il y a de belles coopérations», a ajouté le ministre, soulignant que «le continent africain est en passe de devenir une puissance culturelle, économique, diplomatique (…) qui comptera dans les équilibres du monde».
Au Kenya, « qui n’est pas un partenaire traditionnel », la France renforce notamment sa présence économique. En dix ans, le nombre d’entreprises françaises s’inscrivait dans le pays à presque triplé, passant de 50 à 140.
Interrogé sur le «déséquilibre commercial» de la relation avec la France, M. Mudavadi a répondu qu’il s’agissait d’un «travail en cours».
«Le processus visant à remédier au déséquilibre commercial nécessite des programmes cohérents et des efforts conjoints, comme nous le faisons. Le nombre d’entreprises françaises augmentées et celles qui sont actuellement capables d’embaucher 34.000 Kényans, en emplois directs», at- il a souligné.
Les deux ministres ont évoqué la coopération en termes d’infrastructures de transports et sportives, mais aussi dans la lutte contre le changement climatique, domaine dans lequel le président kenyan William Ruto s’est fait le porte-parole des pays en développement.
Face à l’urgence et à la «nécessité d’augmenter de toute urgence le financement climatique mondial (…) y compris (par) des contributions du secteur privé et d’autres sources innovantes», Musalia Mudavadi a appelé «tous les pays à rejoindre le groupe de travail sur la fiscalité internationale», ont lancé par les deux pays et la Barbade lors de la COP28 en décembre.
Les trois pays avaient alors annoncé vouloir créer une coalition pour regrouper les pays souhaitant créer d’ici deux ans une fiscalité internationale capable de lever les milliards de dollars pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.
AFP