La phase retour de la Conférence Sahara de la Basketball Africa League (BAL), entamée le 4 mai dernier au Sénégal, prend fin ce dimanche. L’occasion pour un émérite journaliste sportif sénégalais de magnifier cet évènement.
Pour la 4e fois, la Basketball Africa League (BAL) s’est posée à Dakar dans le bel écrin du stadium Dakar Arena, un site à la hauteur du prestige de notre basket. Le Sénégal doit, en grande partie, cette opportunité à l’un de ses vaillants fils, véritable ambassadeur de notre pays, Amadou Gallo Fall. Un homme discret et efficace qui fait pour le Sénégal ce que des campagnes de promotion ne peuvent accomplir pour le « pays de la téranga » (hospitalité, en langue wolof).
La BAL est cette ingénieuse trouvaille qui permet de vendre le basket africain et surtout de redynamiser et maintenir le standing de la discipline dans des pays comme le nôtre où l’imagination n’est pas toujours au rendez-vous. Il est vrai que la BAL est née d’un partenariat entre la Fédération Internationale de Basketball (FIBA) et la National Basketball Association (NBA), mais le Sénégal doit sa présence dans les « pays élus » pour abriter ce tournoi itinérant, à l’équation de son fils dont la gratitude à son endroit est un témoignage à la fois de l’amour et du patriotisme qu’il lui porte.
La BAL vient après la Seed Academy, une initiative ancienne, qui forme des jeunes pour le basket et les études et qui a produit de bons résultats. Former des sportifs, des hommes et des femmes pour demain est un noble objectif. Il y a également la NBA Academy Africa, inaugurée en 2018 par Amadou Gallo Fall, à l’époque président de la NBA Africa. Les pensionnaires de la NBA Academy ont la possibilité d’intégrer après les clubs de la BAL.
Pour le basket sénégalais, la BAL est une excellente occasion de prouver que ce sport a des potentialités et qu’il reste de loin, en dépit de l’éclipse des équipes nationales, la discipline sportive la plus titrée et celle qui a valu au pays de réels motifs de satisfaction depuis les années 1960. Les Lionnes ont renforcé la notoriété et la crédibilité de la représentation internationale du basket après les premiers succès acquis par les hommes.
Sur ce terreau, il est possible de faire germer des initiatives, et celle de Amadou Gallo Fall qui transcende le Sénégal et qui concerne toute l’Afrique est à louer et à soutenir. C’est pourquoi l’on est en droit d’attendre un soutien plus conséquent du milieu du basket, des autorités nationales et locales.
Ce qui frappe quand on pénètre dans la majestueuse salle de basket de Dakar Arena, c’est de constater l’absence de partenaires sénégalais parmi les sponsors. Les principaux partenaires de cette belle initiative sont issus d’autres pays, notamment du Rwanda qui a fait de la BAL, un important levier de sa promotion touristique.
Les nouvelles autorités sénégalaises dont l’intérêt pour le sport est connu, sauront apporter, espérons-le, une attention à la BAL. Idem pour les annonceurs qui ont un excellent véhicule de promotion d’une organisation qui a atteint sa vitesse de croisière et relayée par la télévision dans une centaine de pays.
Enfin, pour les clubs sénégalais, la BAL est une opportunité de rester au contact des meilleurs du continent. La BAL a donné du tonus à la compétition interclubs africains qui s’était essoufflée. Les clubs sénégalais vont être inspirés par l’exemple de l’AS Douanes et voudront participer à ces grands moments du basket africain. Vivement que les clubs féminins fassent partie des domaines de la BAL. Le basket féminin, même si son niveau est à améliorer dans maints pays africains, a la capacité d’attirer un public important.
Mamadou KOUMÉ
Ancien président de l’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS)
Ancien Directeur Général de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS)