Après une brève accalmie, les manifestations qui ont secoué le Kenya ces dernières semaines, poussant le président à limoger une partie de son cabinet, devraient reprendre ce jeudi. Mais la police met en garde contre toute tentative d’infiltration.
La police kényane a mis en garde mercredi contre toute intrusion dans les « zones protégées » de Nairobi, ajoutant que des « criminels » avaient l’intention d’infiltrer les manifestations antigouvernementales prévues jeudi.
Ce pays d’Afrique de l’Est a été le théâtre de semaines de manifestations, parfois meurtrières, qui ont forcé le gouvernement à retirer un projet de nouvelles taxes.
La mobilisation, qui a débuté en juin, s’est réduite ces dernières semaines mais des affiches diffusées en ligne ont appelé à de nouvelles manifestations jeudi.
Dans un message publié sur X, l’inspecteur général par intérim de la police nationale, Gilbert Masengeli, a mis en garde « le public contre la violation de la loi », lui conseillant d’éviter « des zones protégées telles que l’aéroport international Jomo Kenyatta et les résidences présidentielles ».
La zone proche de la présidence à Nairobi a été l’épicentre de nombreuses marches et le théâtre de violences, parfois meurtrières, entre la police et les manifestants.
Gilbert Masengeli a poursuivi en mettant en garde « les criminels qui prévoient d’infiltrer les manifestations de demain et de commettre d’autres crimes ».
Il a assuré que « le personnel de sécurité adéquat » avait été déployé, mais a « conseillé au public de redoubler de prudence lorsqu’il se trouve dans des zones très fréquentées susceptibles de devenir des lieux d’émeute ».
Cet avertissement de la police intervient après un communiqué du gouvernement qui a exhorté les jeunes Kényans à « éviter les protestations incontrôlées, qui pourraient conduire à des difficultés économiques supplémentaires et entraver leurs chances de trouver un emploi ».
Des hausses d’impôts très impopulaires étaient à l’origine de la puissante contestation dans le pays.
D’abord pacifiques, les rassemblements ont été organisés en grande partie en ligne par de jeunes Kényans de moins de 30 ans, sans aucun cadre officiel. Mais la mobilisation a viré au chaos le 25 juin, lorsque des manifestants ont brièvement pris d’assaut le Parlement et que la police a tiré à balles réelles.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées ce jour-là dans la capitale, selon des ONG.
Sf/APA avec AFP