Les prévenus ont refusé de comparaître.
Après onze mois de détention préventive pour des faits présumés de détournement des deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, le procès des anciens ministres Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui s’est ouvert mercredi 15 mars à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (Crief).
À l’audience, les conseils des anciens cadres du régime d’Alpha Condé ont boudé les débats. Motif, ils dénoncent un vice de procédure car estiment-ils, la Cour Suprême qu’ils avaient saisi pour la remise en liberté de leurs clients n’a pas encore tranché.
Malgré leur mise en garde à la vielle de l’ouverture du procès, le parquet spécial prés la Crief a pris l’option d’amener leurs clients devant la chambre de jugement de cette juridiction d’exception. Mais cette démarche s’est heurtée au refus des prévenus de comparaître.
Ibrahima Kassory Fofana qui est hospitalisé dans une clinique de privée de la Capitale a annoncé qu’il n’allait pas se présenter à la Cour pour des raisons sanitaires.
Mohamed Diané et Oyé Guilavogui en détention à la maison centrale de Conakry ont clairement indiqué au procureur spécial de la CRIEF Aly Touré qu’ils ne répondront pas, mettant le président de la chambre de jugement devant le fait accompli.
Finalement, Mohamed Diané et Ibrahima Kassory comparaîtront le 20 mars tandis que Oyé Guilavogui sera devant le juge deux jours plus tard.
La partie civile a sollicité du parquet que les trois prévenus soient amenés de gré ou de force lors de la prochaine audience.
Les avocats des prévenus s’en remettent à la décision de la Cour suprême sur leur demande de liberté provisoire et n’écartent pas de quitter la salle d’audience si les droits de leurs clients ne sont pas respectés.
ASD/ac/APA