Le Gouvernorat de Conakry vient d’interdire une manifestation prévue lundi 6 janvier par les Forces Vives de Guinée (FVG), cristallisant les tensions entre le pouvoir et l’opposition au début d’une année annoncée comme cruciale pour la transition.
L’interdiction d’une manifestation de l’opposition guinéenne intervient dans un contexte politique particulièrement bouillant. D’un côté, le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a promis lors de son message de nouvel an un retour à l’ordre constitutionnel en 2025, annonçant un référendum constitutionnel au premier trimestre et la levée des restrictions sur les activités politiques. De l’autre, les Forces Vives de Guinée (FVG) ont déclaré le 31 décembre ne plus reconnaître l’autorité de la junte, dénonçant le non-respect des engagements initiaux de transition.
Les autorités justifient leur décision par l’absence de demande d’autorisation préalable, tandis que l’opposition avait annoncé le 25 décembre un calendrier de contestation, citant la mort de plus de 60 manifestants et des disparitions d’opposants sous le régime actuel.
La Gouverneure de Conakry, GL, 2ème S, Hadja M. Mamawa Sylla, a ordonné aux forces de sécurité d’assurer la libre circulation, faisant écho aux récents avertissements du président Doumbouya sur la fermeté de l’État face aux perturbations de l’ordre public.
Cette escalade des tensions survient alors que Washington a exprimé sa « déception » face à la lenteur de la transition, dans un contexte régional déjà marqué par l’instabilité politique.
AC/Sf/APA