Des pluies torrentielles ont causé d’importantes inondations à Conakry, perturbant la vie quotidienne des habitants et suscitant des appels à l’intervention des autorités.
La capitale guinéenne, Conakry, a été submergée par des inondations d’une ampleur exceptionnelle dans la nuit du 23 au 24 août.
Les pluies torrentielles ont causé d’importants dégâts matériels et mis en danger la vie de nombreux habitants. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont partagé des témoignages sur l’ampleur de la situation.
À Wanindara, l’un des quartiers touchés, la situation est préoccupante.« Ici, il y a eu des concessions inondées. Mais pas de perte en vies humaines. Par contre sur le tronçon Sangoyah-Kissosso, deux quartiers situés au sud de Wanindara, les eaux ont emporté un motard », a confié à APA Mamadou Samba Diallo.
D’autres quartiers de la ville, tels que la Tannerie, sont également gravement affectés. Fatoumata Battouly Diallo, résidente de la zone, a signalé une situation similaire : « Inondation dans notre quartier à la Tannerie juste ´derrière l’énergie centrale. »
Face à l’ampleur de la catastrophe, Mamadou Cellou Sow a appelé les autorités à intervenir rapidement pour éviter des pertes humaines. « Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile Guinée doit se mettre au travail pour sauver les engins coincés et les personnes en danger le long de nos routes submergées. Si possible, bloquer la circulation jusqu’à ce que le bon temps revienne… », a-t-il écrit, exhortant à une réponse coordonnée des services de secours.
Pourtant, cette catastrophe naturelle n’est pas sans précédent et cela s’explique selon Mamadou Samba Diallo. « Conakry est comme une presqu’île étirée sur l’océan Atlantique et dont plus des ¾ sont bordés par la mer. La capitale Guinéenne présente un relief accidenté et par dispose dans maints endroits des constructions anarchiques. Il manque aussi de canalisations dans plusieurs zones dans cette partie de la Guinée. La pluviométrie est très élevée surtout entre juillet et août. Tous ces éléments font qu’avec peu de pluies, il y a beaucoup de dégâts », a-t-il détaillé.
Contacté par APA, le journaliste Facely Konaté a rappelé que des inondations similaires avaient déjà frappé la région l’année dernière à la même période, causant la mort d’au moins quatre personnes. « Beaucoup de dégâts qu’on ne peut pas évaluer pour l’instant. Je viens à peine de parler avec le directeur de l’agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires qui promet de faire un point de la situation à 18 h. Il a également notifié deux cas de disparitions qui pourraient évoluer », a-t-il ajouté, laissant craindre un bilan potentiellement plus lourd.
« Le gouvernement est solidaire de tous nos compatriotes touchés par les inondations. Merci aux services spécialisés et aux nombreux volontaires qui ont porté assistance aux victimes », a réagi sur X, Mamadou Oury Bah, le premier ministre de la Transition. Il a invité « les populations à la prudence en attendant la mise en œuvres de nouvelles mesures de secours et de protection ».
À la fin du mois dernier, plus de 23 localités avaient déjà été touchées par des inondations. En réponse, l’Union Européenne avait débloqué le 21 août 2024 une aide d’urgence de 150 000 euros pour soutenir les familles les plus affectées.
AC/Sf/APA