La prise de la ville stratégique de Goma par le groupe armé M23, soutenu, selon les États-Unis, par le Rwanda, marque une escalade majeure dans le conflit à l’est de la République démocratique du Congo. Face aux risques d’embrasement régional, Washington monte au créneau et menace de sanctions, alors que le bilan humain s’alourdit avec la mort de trois Casques bleus et le déplacement de milliers de civils.
Les États-Unis ont fermement condamné mardi la prise de Goma, ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), par le groupe armé M23, soutenu selon Washington par le Rwanda.
Lors d’un entretien téléphonique avec le président rwandais Paul Kagame, le Secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est dit « profondément troublé » par l’escalade du conflit, appelant à un cessez-le-feu immédiat et au respect de l’intégrité territoriale de la RDC.
À New York, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadrice américaine Dorothy Shea a exhorté le Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais. Elle a également déploré la destruction d’installations diplomatiques à Kinshasa, appelant le gouvernement congolais à assurer la protection des locaux et du personnel diplomatiques.
La situation humanitaire suscite de vives préoccupations, avec un nombre croissant de déplacés à Sake, Goma et dans les environs. L’ambassadrice a aussi fait état d’inquiétudes concernant l’ouverture d’un nouveau front dans le Sud-Kivu.
Washington s’inquiète particulièrement de l’utilisation par le Rwanda de systèmes de brouillage GPS et d’armes avancées, mettant en danger le personnel de l’ONU et les civils. Trois Casques bleus ont déjà perdu la vie dans les récents affrontements.
Les États-Unis ont annoncé envisager toutes les options disponibles pour tenir responsables les acteurs alimentant le conflit, tout en appelant à une solution négociée prenant en compte les arrangements économiques régionaux concernant les ressources minérales des Grands Lacs.
AC/Sf/APA