La formation des agents aéroportuaires gambiens, qui se déroule du 24 au 28 mars 2025, vise à doter le personnel de techniques avancées pour cibler les passagers aériens à haut risque et freiner le flux et le trafic illicites par les syndicats transnationaux organisés de la drogue.
Une formation intensive de cinq jours a débuté ce lundi à l’aéroport international de Banjul, organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Union européenne (UE). Objectif : renforcer les capacités de la Joint Airport Interdiction Task Force (JAITF) gambienne à intercepter les trafiquants de stupéfiants, de plus en plus actifs en Afrique de l’Ouest.
La formation, qui se déroule jusqu’au 28 mars, rassemble des agents de la Drug Law Enforcement Agency (DLEAG), de la police, des douanes, de l’immigration et des services de renseignement gambiens. Au programme : profilage des passagers basé sur le renseignement; analyse comportementale pour identifier les suspects; et coordination inter-agences pour des interventions efficaces.
Les formateurs, des experts de l’ONUDC et de la JAITF nigériane (aéroport de Lagos), partagent des techniques éprouvées.
« Cette session permet de désapprendre les vieilles méthodes et d’adopter des stratégies innovantes », a souligné Fambienne Marion Rouseille, représentante de l’ONUDC, citant les succès du Nigéria contre les réseaux criminels.
Depuis 2020, la JAITF gambienne a saisi 200 kg de drogues, dont une récente interception de MDMA. « Il ne s’agit pas seulement de saisies, mais de démantèlement de réseaux », a rappelé Raphael Brigandi, chef adjoint de la délégation de l’UE en Gambie. Il a évoqué l’exemple de Bruxelles, où le ciblage des passagers a permis de neutraliser un trafic multinational.
L’UE soutient la JAITF depuis 2014 via son programme mondial contre les flux illicites, déployé dans 41 aéroports. « L’Afrique de l’Ouest est une cible privilégiée des trafiquants. La Gambie doit devenir un rempart régional », a-t-il insisté.
Intégrité et collaboration : des priorités absolues
Demba Ceesay, directeur général de la DLEAG, a mis en garde les bénéficiaires, notant que « sans éthique, la formation reste vaine. » Il a appelé les agents à « travailler en synergie », s’inspirant des bonnes pratiques partagées par les experts internationaux.
À l’issue de la formation, les participants devront transmettre leurs connaissances à leurs collègues, afin de pérenniser l’impact de l’initiative.
Alors que les trafiquants adoptent des méthodes toujours plus sophistiquées, cette collaboration ONUDC-UE illustre l’importance des partenariats internationaux pour sécuriser les frontières. « Seul un effort collectif peut contrer ces menaces », a conclu un expert présent sur place.
ARD/ac/Sf/APA