L’un des points principaux du Forum d’Ifrane, centré sur la diplomatie économique, était la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui devrait jouer un rôle clé dans la promotion de l’intégration africaine.
Le 18 octobre dernier à Rabat, au Maroc, le Forum d’Ifrane a lancé la première session de sa série de tables rondes intitulée « Série diplomatique », consacrée au thème de la « Diplomatie économique africaine : renforcer la coopération par des stratégies diplomatiques ». Cet événement a rassemblé des diplomates de plusieurs nations africaines, parmi lesquelles le Burkina Faso, le Kenya, la Mauritanie, le Rwanda et le Tchad.
De nombreux représentants d’organisations régionales et internationales y ont également participé, notamment la Banque africaine de développement (BAD), la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l’Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations (AMDIE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La discussion s’est focalisée sur le rôle stratégique de la diplomatie économique dans la stimulation de la coopération régionale en Afrique. Les débats ont mis en exergue l’importance des organisations régionales, des partenariats public-privé et des efforts diplomatiques pour renforcer les liens économiques à l’échelle du continent.
Parmi les orateurs de renom figuraient des personnalités telles que Jessica Muthoni Jackina, ambassadrice du Kenya au Maroc, Shakila Umtouni, ambassadrice du Rwanda au Maroc, Ahmed Ould Bahya, ambassadeur de Mauritanie au Maroc, et Mamadou Koulibaly, ambassadeur du Burkina Faso au Maroc. Chacun d’eux a apporté un éclairage sur la manière dont les mécanismes diplomatiques peuvent favoriser le renforcement des relations économiques régionales.
Les débats ont également inclus des dirigeants du secteur privé. Ashraf Tarsim, directeur du bureau de Rabat de la BAD, a rappelé le rôle clé joué par la banque dans le financement des infrastructures africaines, tandis qu’Abdoulaye Diop, président du Comité Afrique de la CGEM, et Abdessalam Alaoui Ismaili, PDG de Hightech Payment Systems (HPS), ont partagé leurs perspectives sur la contribution du secteur privé aux efforts diplomatiques visant à stimuler la coopération économique.
L’un des sujets phares de cet événement fut la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), perçue comme un levier majeur pour l’intégration économique du continent. Idrissi Janati a souligné que les échanges intra-africains, qui ne représentent actuellement que 15 %, pourraient atteindre 50 % d’ici 2030 si le continent exploite pleinement ses ressources. La Zleca vise à créer un marché unique de 1,5 milliard de personnes, à accroître de 52 % le commerce intra-africain d’ici 2030, et à générer des millions d’emplois, ouvrant ainsi des perspectives économiques sans précédent.
Les discussions ont également insisté sur l’importance des infrastructures pour soutenir la croissance économique. Les participants ont convenu qu’une amélioration substantielle des infrastructures à travers le continent est une condition indispensable pour favoriser une intégration régionale plus profonde. Les initiatives de développement du Maroc, telles que l’Initiative Royale Atlantique, ont été mises en avant comme des exemples de projets structurants susceptibles de renforcer l’intégration économique africaine.
La table ronde s’est conclue par un engagement à approfondir l’étude du rôle de la diplomatie économique dans le développement du continent. Les prochaines séances de la « Série diplomatique » du Forum d’Ifrane porteront sur des stratégies pratiques visant à accélérer la croissance et à promouvoir la coopération régionale, en impliquant tant les secteurs publics que privés pour encourager l’intégration économique en Afrique.
Le Forum d’Ifrane, réputé pour son Sommet du commerce et de l’investissement en Afrique, constitue une plateforme essentielle de dialogue et de collaboration visant à promouvoir le commerce et les investissements sur le continent. Il bénéficie du soutien du réseau I-Afrika, qui réunit plus de 1 000 membres provenant de 30 pays africains ainsi que de la diaspora.
RT/Sf/ac/APA